
D'après les données de la Drees (Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques), les prix des soins n'ont pas flambé en 2024. La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), qui regroupe les soins hospitaliers, les soins de ville et les biens médicaux, n'a progressé que de 0,6 %, contre +2 % pour l'inflation générale. En ville, la facture grimpe toutefois de 2,5 %, tirée par les revalorisations des sages-femmes et auxiliaires médicaux. A l’inverse, les tarifs des hôpitaux publics n'augmentent que de 0,5 %, ceux des cliniques privées de 0,9 %. Quant aux activités techniques, elles reculent même, avec une baisse des prix de 8,1 % pour les analyses et prélèvements biologiques.
Côté financement, l'équilibre se modifie peu, mais les lignes bougent. La Sécurité sociale et l'Etat couvrent encore 79,4 % de la CSBM, soit 202 milliards d'euros, mais leur part a reculé de 0,5 point en un an. Les complémentaires santé progressent de 0,3 point, pour atteindre 12,8 % (33 milliards d'euros). Enfin, la contribution directe des ménages passe à 7,8 %, contre 7,7 % l’an dernier. Trois tendances expliquent ce mouvement : la prise en charge à 100 % des affections de longue durée, qui allège la facture, la baisse des remboursements sur certains soins et surtout le doublement des franchises médicales et participations forfaitaires.
Des dispositifs médicaux moins couverts
En moyenne, chaque Français a déboursé 292 euros en 2024, contre 276 euros en 2023. Les soins ambulatoires, dont le montant global atteint près de 78 milliards d'euros, constituent le premier poste que les ménages financent directement. Mais ce sont surtout les dispositifs médicaux (lunettes, prothèses ou encore équipements médicaux) qui restent les moins bien couverts par la Sécurité sociale et les mutuelles.
Si l'on élargit le champ à la dépense courante de santé au sens international (DCSi), qui inclut prévention, soins de longue durée et coûts de gestion, le reste à charge atteint 10,2 %. Il est logiquement plus élevé que sur la seule CSBM, car les familles participent davantage au financement des soins de longue durée. En comparaison, la moyenne européenne s'élève à 14,8 %. La France se classe donc parmi les pays les plus protecteurs de l’Union, juste derrière le Luxembourg et la Croatie.

















