La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) monte au créneau. Face au déficit grandissant de la Sécurité sociale, l’organisation patronale avance une série de propositions chocs, parmi lesquelles l’instauration de trois jours de carence, aussi bien dans le privé que dans le public. Une manière, selon elle, de lutter contre la multiplication des arrêts de travail, notamment chez les moins de trente ans. «Leur forte hausse désorganise les entreprises et pèse lourdement sur les comptes publics», a fait valoir la CPME mardi 8 juillet, dans un communiqué relayé par BFM. Pour rappel, le déficit de l’Assurance maladie s’est élevé à 18,2 milliards d’euros en 2024, et pourrait encore empirer cette année.

Derrière cette mesure phare, l’organisation patronale appelle à un durcissement du dispositif : contrôle renforcé des prescriptions, encadrement plus strict des motifs d’arrêt en lien avec la médecine du travail, et lutte accrue contre les arrêts injustifiés. Le ton est donné : selon la CPME, il est urgent de « sortir de l’illusion du tout gratuit » en matière de soins. L’organisation souhaite également doubler les franchises médicales, revoir les critères des affections de longue durée (ALD) et lutter contre les abus en général. Autant de pistes pour contribuer au redressement des finances publiques, alors que le gouvernement prépare un plan d’économies de 40 milliards d’euros pour 2026.

D'autres propositions pour freiner la dérive des dépenses

Dans la même logique, la CPME suggère d’amplifier le recours à la télémédecine, de fixer un objectif de 85 % de taux de substitution pour les médicaments génériques, ou encore d’utiliser l’intelligence artificielle pour une meilleure gestion des budgets. Elle appelle aussi à un renforcement des contrôles, en particulier sur les fraudes à la carte Vitale ou à l’étranger. L’enjeu : réduire les dépenses sans sacrifier la qualité des soins. «Toute entreprise est capable de réduire ses dépenses de 2,35 %, alors pourquoi pas l’État ?», a lancé l’organisation en référence à l’effort attendu dans le prochain budget.

Le Medef doit présenter ses propres recommandations dans les jours à venir. En attendant, la CPME prend les devants en ciblant un poste de dépenses sensibles, les arrêts maladie, et en tentant d’orienter le débat à quelques jours de l’annonce officielle du plan gouvernemental. Reste à savoir si ces propositions feront écho à Matignon, ou si elles alimenteront au contraire un débat social déjà tendu autour de la réforme de l’État-providence.

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