Le chemin pour arriver à un budget qui plaise à tous est semé d’embûches, mais surtout de réunions et de courriers. Medef, CPME et U2P ont écrit au Premier ministre et au ministre du Travail Jean-Pierre Farandou, à propos d’économies sur l’assurance-chômage. Alors que le gouvernement vise 400 millions d’euros d’économies par an, les trois organisations patronales demandent plutôt 1 milliard. Le projet de base «nous semble en deçà de ce qui est souhaitable. En effet, la rupture conventionnelle, avec un coût annuel de l'ordre de 10 milliards d'euros, est devenue le premier poste de dépenses de l'Unédic et sa progression reste soutenue», écrivent les signataires.

Ils demandent de revisiter «certains paramètres tels que ceux liés à l'indemnisation, et sans limiter la réflexion au seul sujet des ruptures conventionnelles, de diminuer le coût annuel de l'assurance-chômage de 1 milliard d'euros». Cette demande a été envoyée en réaction à l’abandon de la réforme Bayrou, qui visait 4 milliards d’euros d’économies par an en échange de négociations sur les ruptures conventionnelles.

Le Medef reçu à Matignon

Alors qu’une réunion était organisée au siège de l’Unédic, mercredi 3 décembre pour mener ces négociations, le Medef a été reçu à Matignon. Patrick Martin, son président, fait état d’un «échange très dense, très construit et très exigeant de part et d’autre», avec le Premier ministre. Il assure avoir pu parler avec Sébastien Lecornu des sujets abordés dans la lettre envoyée la veille, mais qu’«à ce stade, rien n’a été dit sur l’éventuelle participation du Medef sur des négociations sur l’assurance-chômage, si ce n’est qu’on a posé, avec nos amis de la CPME et de l’U2P, un certain nombre de conditions parce que la proposition qui nous a été faite ne nous paraît vraiment pas adaptée à la situation».