Le générateur d'images de ChatGPT fait encore parler de lui. Après la profusion d'avatars d'utilisateurs dessinés à la manière du studio Ghibli – phénomène qui a relancé le débat sur le droit d'auteur – voilà que l'outil est au cœur d'une nouvelle polémique. Comme l'indique une information du site spécialisé Techcrunch repérée par BFMTV, certains utilisateurs ont, semble-t-il, déjà utilisé le générateur d'images pour fournir à leurs employeurs des faux reçus plus vrais que nature, destinés à faire gonfler leurs notes de frais.

Deedy Das, investisseur en capital-risque, a voulu tenter l'expérience, générant à des fins de test, un faux reçu du restaurant américain de grillades Epic Steak. Le résultat est bluffant : aucune erreur dans les prix, aucun moyen de déceler, à l'œil nu, la moindre manipulation. L'image, relayée sur les réseaux, a attiré l'attention de Michael Gofman, professeur à l'université hébraïque de Jérusalem, qui y a ajouté des tâches de nourriture et de boisson pour la rendre encore plus réaliste. Mais dans le cas de cette expérience, ce reçu est entièrement faux. Le problème se pose quand un vrai reçu est falsifié.

«Cela ne prend que quelques secondes»

Pour aller encore plus loin, Raphael Chenol, directeur Digital Learning au Ynov Campus, a demandé au générateur d'images de ChatGPT, de modifier un vrai ticket du restaurant Hippopotamus remontant à décembre 2024. Le chatbot a eu pour consigne de changer la date et le montant de l'addition. Verdict : «Mon application de saisie de notes de frais n'y voit que du feu», ajoutant : «ça ne prend que quelques secondes là où avant il fallait des skills en Photoshop», conclut Raphael Chenol sur LinkedIn.

Techcrunch a contacté une porte-parole d'OpenAI pour lui demander de s'exprimer sur ce sujet. Alors que le débat sur l'éthique dans le cadre de l'intelligence artificielle est toujours vif, le site s'interroge en effet sur ces possibilités de fraudes aux notes de frais alors qu'OpenAI interdit, en théorie, ce type d'utilisation. Réponse de la société : l'objectif de l'entreprise est de «donner aux utilisateurs tant de liberté créative que possible». Ces faux reçus, selon elle, peuvent être des supports pédagogiques dans le cadre de «l'enseignement de la culture financière» ou pour créer des publicités. Celle faite à OpenAI, en attendant, n'est pas à son avantage.