Le Géant du tissu, à Mably (Loire), sera-t-il puni pour avoir fait travailler quelques minutes de trop ses salariés ? C’est l’affaire qui se jouait le 2 décembre dernier au tribunal de Roanne, rapporte Le Progrès. L’entreprise en question était poursuivie pour travail dissimulé et emploi de salariés pendant des heures supplémentaires sans majoration de salaire. Tout est parti du signalement d’une salariée menant à la visite d’un inspecteur du travail. A trois reprises, en août 2024, ce dernier a fait des constatations en contradiction avec les horaires collectifs du travail.

En effet, les heures réalisées par les salariés ne correspondaient pas aux horaires d’ouverture du magasin, à savoir 10h-12h et 14h-19h. Selon nos confrères, les écarts étaient minimes, comme une première constatation faite le 13 août à 9h53 au lieu de 10h. Selon l’inspecteur du travail, même s’il ne s’agissait que de sept minutes, sur l’ensemble de l’année, cela pourrait correspondre potentiellement à sept heures de travail non déclaré, et donc non rémunéré.

80 euros de moins par mois ?

En réalité, selon La Dépêche qui relaie cette information, la direction du magasin avait demandé aux salariés de déplacer des portants en travers de la porte d’entrée avant l’arrivée des clients. A la barre, le directeur du magasin a expliqué ne pas être sur place tout le temps. Il s’est aussi défendu en rappelant qu’il ne contrôlait pas les temps de pause de ses salariés et qu’il ne regardait pas «si elles sont restées 20 minutes aux toilettes».

Selon la procureure de la République, le patron «a peu de conscience de sa part des droits de ses salariés» ; elle a souligné que «les salariés (étaient) moins bien payés que leur employeur, et 5 à 10 minutes par jour, c’est 80 euros par mois et c’est quelque chose d’important». Même accusation pour l’avocat des salariés pour qui il «manque de rigueur». De son côté, l’avocat du dirigeant a plaidé la relaxe.

Le jugement a été mis en délibéré au 27 janvier 2026. L’entreprise Le Géant du tissu risque 2 000 euros d’amende, dont 1 000 avec sursis. Des mesures ont d’ores et déjà été prises afin que les salariés arrivent désormais à 10h précises. Une pointeuse a également été installée dans ses deux établissements. Il y a quelques jours, une salariée espagnole avait été licenciée… parce qu’elle arrivait trop tôt à son travail.

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