
Comment vont se dérouler les vendanges cette année ? La question est sur toutes les lèvres, mais inquiète au plus haut point les vignerons. Pourquoi ? Car comme le rappelle Actu.fr, il faut entre 100 000 et 150 000 saisonniers entre le début du mois d’août et la fin du mois d’octobre. Or, comme l’année dernière, il devrait manquer de la main-d’œuvre pour cette nouvelle saison. Le sujet revient sur la table depuis «cinq ou six ans», rappelle le président des vignerons indépendants de France, Jean-Marie Fabre.
Mais il inquiète parce qu’il y a un an, il manquait déjà 30% des effectifs. Or, selon Jean-Marie Fabre, «2025 semble suivre le même chemin». Si les récoltes en elles-mêmes ne sont pas en péril, le manque de personnel va jouer sur la qualité et le moral des troupes. Les récoltes qui devaient se faire en cinq jours maximum se font «en huit ou neuf jours» et par conséquent, cela «abaisse la qualité» du vin. Alors, quel est le problème ? Pour la direction confédérale CGT, tout est lié au salaire. Nos confrères ont simulé des recherches sur France Travail et ont trouvé des offres avec un salaire horaire à 11,88 euros brut, soit le minimum légal.
Des salaires trop bas et des logements à revoir ?
Or, selon le président des vignerons indépendants de France, qui est aussi vigneron indépendant, la profession offre un salaire, «d’environ 13 euros bruts par heure, gîte et couvert souvent compris». De quoi faire tiquer Nawel Benchlikha, de la direction confédérale CGT, interrogée par Actu. «Parce que bon, treize euros de l’heure, je connais des étudiants qui ne crachent pas dessus», grince-t-elle, déplorant aussi «le logement qui est proposé».
Elle cite l’exemple de saisonniers «obligés de dormir à même le sol, sur des paillasses, dans des tentes posées à proximité du champ, voire dans des logements insalubres», à qui on propose aussi «de la nourriture avariée». Faux selon Jean-Marie Fabre pour qui «les conditions sont infiniment meilleures qu’avant». Sur le point précis des logements, il assure que «les vignerons font attention à la qualité du travail, donc forcément, à l’hébergement aussi».
Des conditions de travail moins favorables
Qui dit vrai ? Et dans ce cas, d’où vient réellement le problème ? Selon le président des vignerons indépendants de France, le calendrier universitaire n’y est pas étranger, en particulier le manque de disponibilité fin août. Il évoque aussi l’extension de vignobles en Europe, comme en Allemagne, où les Roumains se rendent plus facilement qu’en France. Là encore, la membre de la direction confédérale CGT semble peu convaincue. Pour elle, la main-d’œuvre étrangère est toujours présente, mais «exploitée à outrance, car sans papiers» et certains vignerons en profiteraient.
Enfin, il y aurait des éléments liés au Code du travail, comme le fait que les contrats ne durent pas plus de dix jours. Or, «ce n’est pas suffisant pour ouvrir des droits au chômage», estime-t-elle. Sans parler du travail à la tâche qui incite à ne pas prendre de pause. Nawel Benchlikha plaide notamment pour l’instauration d’une prime de précarité à la fin du contrat.



















