Les revalorisations du Ségur de la santé n’ont pas conduit à des différences de traitement entre soignants. C’est ce que vient de conclure le Conseil d’État, dans deux décisions rendues ce lundi 5 décembre et que Capital a pu consulter. Pour rappel, depuis 2020, les professionnels de santé profitent de revalorisations salariales grâce au Ségur de la santé. Dans ce cadre, quelque 500.000 professionnels paramédicaux (infirmiers en soins généraux et spécialisés, aides-soignants, masseurs-kinésithérapeutes, orthophonistes, orthoptistes, manipulateurs radio, cadres de santé…) ont bénéficié d’une vague d’augmentations salariales en octobre 2021. Le hic, c’est que pour un même métier, tous ces professionnels n’ont pas obtenu le même niveau de revalorisation.

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Comme l’a révélé Capital en janvier dernier, quarante soignants ont donc déposé, le 23 décembre 2021, deux requêtes auprès du Conseil d’État pour “discrimination”. Ils réclamaient la suppression des quatre décrets d’application* des revalorisations de leur salaire dans le cadre du Ségur de la santé et enjoignaient l’État à prendre de nouveaux textes, “exempts de toute rupture d’égalité et d’erreur manifeste d’appréciation”.

L’origine de cette affaire est à trouver dans la signature du “protocole Bachelot”, en février 2010. Depuis cette date, les personnels paramédicaux de la fonction publique hospitalière sont divisés en deux catégories, selon l’option qu’ils ont choisie : il y a ceux en catégorie “active” (aussi appelée “en voie d’extinction”), et ceux en catégorie “sédentaire”. Se trouvent dans la première catégorie les professionnels paramédicaux qui ont décidé de conserver les avantages liés à la reconnaissance de la pénibilité de leur métier, et notamment un départ à la retraite anticipé (dès 57 ans), mais qui ont renoncé à une revalorisation de leurs grilles salariales. Dans la seconde catégorie, on retrouve ceux qui, à l’inverse, ont préféré bénéficier d’une augmentation de leur rémunération et, en contrepartie, accepté de reculer l’âge de leur départ à la retraite à 60 ans.

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