
Sommaire
À quoi correspond le coefficient sur la fiche de paie ?
Coefficient de salaire en entreprise : définition
Sur une fiche de paie, le coefficient de salaire est le coefficient de rémunération associé à la classification du salarié dans sa convention collective. Le coefficient de salaire est utilisé pour déterminer la rémunération de base d’un employé. Il est exprimé sous la forme d’un nombre entier ou décimal et est associé à une grille de salaires.
Indice du coefficient de salaire
D’une manière générale, le coefficient est basé sur un indice de 100 et varie selon le statut ou la catégorie d’emploi. Ainsi, pour un statut employé ou ouvrier, c’est le coefficient le plus bas qui s’applique. À l’inverse, le coefficient le plus élevé s’applique aux salariés qui ont le statut de cadre. Plus le coefficient est élevé, plus la rémunération de base est importante.
Comment connaître son niveau et son coefficient ?
Classification des salariés de la convention collective
La classification d’une convention collective correspond à la catégorisation des salariés en différents statuts ou catégories socioprofessionnelles, selon l’expérience, les compétences, les responsabilités, etc. Quelques exemples :
- Les ouvriers et employés : tâches d’exécution.
- Les techniciens et agents de maîtrise (TAM) : missions nécessitant des compétences spécifiques ou un rôle d’encadrement intermédiaire (chefs d’équipes, etc.).
- Les cadres : responsabilités de conception, de direction, de gestion d’équipe ou de pilotage stratégique.
Chaque niveau de classification est ensuite associé à un coefficient qui sert de base pour déterminer leur grille de salaire.
Regarder son bulletin de paie et son contrat
Le coefficient de salaire figure obligatoirement sur le bulletin de paie du salarié et dans son contrat de travail. L’absence de cette mention sur le bulletin de paie est passible d’une amende. On peut aussi vérifier la correspondance entre les missions confiées et la grille de classification prévue dans la convention collective elle-même.
À quoi sert le coefficient de salaire ?
Un coefficient hiérarchique
Le coefficient de salaire permet d’avoir une image de la hiérarchie au sein d’une entreprise. Les salariés qui ont un coefficient de salaire élevé ont un poste à responsabilité. Chaque convention collective dispose de sa propre grille de salaire composée des coefficients hiérarchiques et des critères qui leur sont liés.
Garantie d’un salaire minimum (ouvriers, cadres et employés)
Le coefficient détermine le salaire minimum que doit percevoir le salarié, en lien avec la grille de classification fixée par la convention collective. Cette garantie permet d’éviter les rémunérations arbitraires ou discriminatoires et d’assurer une cohérence entre des postes comparables.
Échelons et grille de salaire dans le privé
Le coefficient de salaire permet de fixer le niveau de responsabilité d’un salarié et ses tâches à accomplir, de positionner le poste dans une grille de classification et de déterminer le salaire minimum par rapport à l’échelon. Pour l’employeur, la grille des salaires permet de mettre en place une politique salariale cohérente et équitable.
Elle vise également à éviter les rémunérations arbitraires et le favoritisme. De plus, elle aide le service des ressources humaines à gérer la masse salariale et les rémunérations.
Un appui pour le salarié
Le salarié peut s’appuyer sur le coefficient pour évaluer son positionnement professionnel, comparer son salaire au minimum conventionnel et négocier une revalorisation lors d’un entretien. Il permet aussi d’avoir de la visibilité sur les perspectives d’évolution salariale liées à une montée en responsabilité ou à un changement de niveau hiérarchique.
Un impact indirect sur la retraite
La pension de retraite est calculée à partir des salaires perçus au cours de la carrière. En influant sur la rémunération, le coefficient a donc un impact indirect sur le montant futur de la retraite. Certaines conventions collectives prévoient également des compléments de retraite ou des avantages liés au niveau de classification.
Comment calculer le coefficient d’un salaire ?
Valeur du point et indice de salaire
Le coefficient permet de calculer le salaire de base d’un salarié. Il correspond à un indice de rémunération qui, avec la valeur du point, permet de calculer le salaire de base. Cette dernière est déterminée par la négociation collective. Voici la formule : Valeur du point × Indice de rémunération (selon le tableau de coefficients de salaire de la convention).
À titre d’exemple, si la valeur du point est de 3,2 et que l’indice de rémunération qui figure en face du coefficient de salaire dans la grille de salaire est de 400, le salaire de base est de 3,2 × 400 = 1 280 euros. À noter que le montant du salaire de base ne peut jamais être inférieur au Smic.
Coefficient de salaire moyen d’un ouvrier
Il est difficile de fournir un coefficient de salaire moyen, car cela dépend de nombreux facteurs, dont l’activité professionnelle et la convention collective applicable. Les coefficients de salaire sont généralement spécifiques à chaque convention collective. Voici quelques exemples :
- Dans le BTP, le coefficient de salaire des ouvriers qualifiés varie de 150 à 160.
- Dans le secteur automobile, il oscille entre 130 et 140.
- Dans l’industrie, il varie de 140 à 150.
- Dans la métallurgie : les coefficients sont beaucoup plus élevés (jusqu’à 900 et plus).
- Dans le commerce de gros/détail : coefficients plus bas, entre 150 et 400.
Coefficient de salaire d’un employé ou agent de maîtrise (grille de la Syntec)
Si l’on prend pour exemple la convention collective Syntec, souvent applicable aux salariés des bureaux d’études, sociétés de conseil, d’ingénierie et de services numériques, les coefficients attribués aux ETAM s’échelonnent entre 230 et 500.
- Les coefficients les plus bas (230, 240, 250) correspondent aux emplois d’exécution.
- Les coefficients intermédiaires (275, 310, 355) concernent des emplois qualifiés avec un certain degré d’autonomie.
- Les coefficients les plus élevés (400, 450, 500) sont attribués aux agents de maîtrise expérimentés ou aux techniciens hautement qualifiés.
Coefficient de salaire moyen d’un cadre (grille de la Syntec)
Pour les cadres affiliés à la convention Syntec, les coefficients hiérarchiques débutent à 95 (correspondant à un ingénieur débutant ou un cadre junior avec peu d’expérience) et montent jusqu’à 270 pour les cadres supérieurs ayant des responsabilités stratégiques, de direction ou d’expertise reconnue.
Peut-on baisser le coefficient d’un salarié ?
Une réévaluation possible
Le coefficient de salaire peut être réévalué (à la hausse ou à la baisse) au cours de l’exécution du contrat de travail du salarié, comme c’est le cas pour la valeur du point ou l’indice de rémunération. Dans l’hypothèse d’une révision du coefficient de salaire, cette dernière doit faire l’objet d’un avenant au contrat de travail.
Suite à un accord de branche
Si la convention modifie les règles de rémunération, ou suite à un accord de branche, la nouvelle grille s’applique immédiatement. Cela peut aboutir à un changement de coefficient, même sans modification du poste. L’employeur doit s’assurer que le salarié continue de percevoir au moins le salaire minimum conventionnel.
Cas d’un changement de coefficient sans augmentation de salaire
Il est possible qu’un salarié obtienne un coefficient supérieur sans voir son salaire évoluer. C’est le cas quand le salaire déjà versé est supérieur au minimum conventionnel du nouveau coefficient ou lorsque l’employeur décide d’anticiper une évolution de carrière sans revalorisation immédiate.
Une baisse du coefficient avec maintien du salaire est plus complexe, car l’employeur ne peut pas rétrograder un salarié et baisser son coefficient sans son accord écrit, sauf en cas de faute grave ou insuffisance professionnelle avérée (et cela suppose une procédure stricte, parfois un licenciement suivi d’une réembauche à un poste inférieur).
Que faire en cas d’erreur dans le coefficient de salaire ?
Pour toutes les démarches, il est conseillé de solliciter l’appui d’un CSE ou d’un syndicat pour appuyer sa demande.
Types d’erreur de coefficient
Une erreur peut se produire dans plusieurs cas :
- Lors de l’embauche, si le coefficient initial a été mal attribué.
- Lors d’une évolution de poste (promotion, augmentation des responsabilités, encadrement d’une équipe), si le coefficient n’est pas mis à jour.
- Lors d’une réorganisation interne ou d’un changement de convention collective, si l’employeur applique mal la grille de classification.
Démarches amiables à entreprendre
Avant tout recours judiciaire, il est recommandé au salarié de vérifier son contrat de travail et ses bulletins de paie pour identifier le coefficient mentionné, puis de comparer ses missions réelles avec celles décrites dans la convention, pour vérifier la correspondance. Après, il convient de demander une régularisation par écrit à l’employeur ou au service des ressources humaines.
Recours au Conseil de prud’hommes
Si l’employeur refuse de corriger l’erreur, le salarié peut saisir le Conseil de prud’hommes. Attention, la charge de la preuve revient au salarié. Le juge prud’homal se base ensuite sur plusieurs critères pour trancher en fonction du profil :
- les tâches réellement exercées par le salarié ;
- son niveau de responsabilité et son autonomie dans l’organisation du travail ;
- sa position dans la hiérarchie de l’entreprise ;
- la convention collective applicable et la grille de classification professionnelle qu’elle prévoit.
En cas de décision favorable, l’employeur est contraint de rectifier le coefficient du salarié et de verser les rappels de salaires correspondant à la différence entre l’ancien et le nouveau, avec effet rétroactif (trois ans maximum, art. L3245-1 du Code du travail). Il peut aussi être obligé d’indemniser le salarié, le cas échéant.


















