Chez Omnergy, depuis quelques mois, le téléphone n’arrête pas de sonner. «Les clients sont perdus avec les prix de l’énergie sur les marchés de gros. En ce moment, faute d’approvisionnements suffisants, les tarifs sont très élevés, afin de ralentir la consommation. C’est de la sobriété forcée, presque du rationnement», constate Nicolas Leclerc, cofondateur de ce cabinet de conseil spécialisé dans les questions énergétiques. Depuis début 2022, l’organisme Prorefei enregistre, quant à lui, une hausse de 27% du nombre d’inscrits à ses formations destinées aux salariés chargés de la gestion de l’énergie dans l’industrie et le tertiaire complexe. C’est un fait : la sobriété énergétique est aujourd’hui dans tous les esprits.

Le 6 octobre dernier, le gouvernement dégainait son Plan sobriété énergétique. En ligne de mire, un objectif de réduction de 10% de la consommation à l'horizon 2024. Si l’arrêt presque total des livraisons de gaz russe en Europe et le manque de disponibilité du parc nucléaire français ont accéléré la mise en œuvre de ce Plan, celui-ci vise aussi un objectif à plus long terme : atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050 et «sortir» le pays de sa dépendance aux énergies fossiles.

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Dans son rapport «Futurs énergétiques 2050», RTE, opérateur du réseau de distribution électrique, estime nécessaire de réduire notre consommation d’énergie de 40% d’ici à cette date pour parvenir à la neutralité carbone, alors que les besoins en électricité, eux, ne cessent d'augmenter. Dans cette course contre la montre, les particuliers sont invités à baisser leur chauffage et à s'acheter des cols roulés. Mais les entreprises, grandes consommatrices d’énergie et donc grandes émettrices de gaz à effet de serre, doivent également apporter leur contribution.

Contraintes et forcées mais aussi, espérons-le, un minimum convaincues, les boîtes prennent enfin le problème à bras-le-corps. Et présentent à qui veut l’entendre leurs plans de sobriété et autres trajectoires bas carbone. Le 12 octobre, Adecco annonçait une réduction de 10% de sa consommation énergétique dès le premier trimestre 2023, notamment en optimisant la gestion de ses bâtiments lyonnais et parisiens. Mais aussi en rationalisant les déplacements professionnels de ses équipes, voire en supprimant les moins utiles.

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