Après quatre mois de négociations, le conclave sur la réforme des retraites de 2023, a abouti à un échec. Lundi 23 juin, à l’issue de la dernière réunion entre les partenaires sociaux, les organisations syndicales et patronales n'ont pas réussi à trouver un terrain d’entente. Mais François Bayrou, qui avait lancé ce dernier cycle de négociations en janvier dernier, reste optimiste.

Mardi matin, le Premier ministre a déclaré vouloir encore «rechercher une voie de passage» avec les participants au conclave sur les retraites. Plusieurs d'entre eux avaient claqué assez tôt la porte du conclave comme FO et la CGT. Ils étaient encore cinq à négocier : le Medef, la principale organisation patronale, la CPME qui représente les petites et les moyennes entreprises ainsi que la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC qui représentent, quant à elles, les salariés.

Le Premier ministre ne perd pas espoir

François Bayrou ne veut pas se satisfaire de l’échec du conclave «si près du but». «Je peux naturellement comprendre qu'on constate un échec lorsqu'on est sur des positions radicalement différentes ou opposées. Mais je ne peux pas accepter sans réagir qu'on se satisfasse d'échouer si près du but», a déclaré le Premier ministre. «Je considère donc que notre devoir est de ne pas baisser les bras et de tout faire pour permettre de dépasser un tel blocage. C'est pourquoi j'ai décidé d'inviter les organisations qui ont travaillé ensemble durant ces quatre mois à me rencontrer dès ce matin pour rechercher une voie de passage dans l'intérêt de notre pays», a-t-il indiqué mardi matin.

Les participants au conclave étaient attendus à Matignon à partir de midi, à commencer par les organisations syndicales (la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC). Quant aux organisations patronales, le Medef avait rendez-vous à 13h45 et la CPME à 20h. Catherine Vautrin, ministre du Travail et Astrid Panosyan-Bouvet, chargée du Travail et de l’Emploi étaient présentes aux réunions à Matignon tout au long de la journée.

«On ne va pas être en négociation avec le Premier ministre», a prévenu Marylise Léon, à la tête de la CFDT. «On a fait énormément d'efforts et de concessions côté syndical, avec notamment une prise de responsabilité sur la question de l'équilibre financier. On a défendu jusqu'au bout ce qui tenait au cœur de la proposition de la CFDT (...) Et là, le patronat a plutôt fait marche arrière que de vouloir vraiment une négociation», a poursuivi le syndicaliste, interrogé sur TF1.

François Bayrou sous la menace d’une motion de censure

Quant au patronat, les deux organisations ont indiqué qu’elles se rendront à Matignon. «Bien sûr, il faut que le dialogue social se poursuive», a affirmé Patrick Martin, le président du Medef, interrogé sur franceinfo. «La voix de passage, elle existe», a-t-il ajouté. «La CGT et Force ouvrière doivent être invitées» à Matignon par François Bayrou, a demandé ce matin sur RMC la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

Mardi, la cheffe du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a annoncé le dépôt d’une motion de censure contre François Bayrou. «Ne pas censurer Bayrou c’est laisser s’appliquer le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans», a justifié Mathilde Panot. Les socialistes aussi ont annoncé déposer prochainement une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou. «Vous avez pris des engagements» qui «n'ont pas été tenus», a justifié le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, mardi. Pour le Rassemblement national, «le rendez-vous de la censure, c'est à l'automne, au moment du budget», a déclaré mercredi 25 juin, le vice-président du parti, Sébastien Chenu. «On se pose la question de quel est le gain pour les Français. Or, à part mettre le bazar avant l'été, il n'y a pas de gain, tranche-t-il. Alors qu'au moment du budget à l'automne, nous allons pouvoir demander à François Bayrou de bouger des lignes, que ce soit sur l'énergie par exemple, ou sur la politique migratoire», a-t-il poursuivi sur France Inter.