C’est la réunion de la dernière chance. Pour éviter que le conclave sur les retraites, annoncé par François Bayrou, n’accouche d’une souris, une dernière entrevue doit avoir lieu ce lundi 23 juin entre les syndicats et les partenaires sociaux. Rien ne dit pourtant qu’un accord sera scellé, la CFDT estimant la semaine dernière à «50/50» la probabilité de tomber d’accord. Mais la temporalité est toute autre désormais, raison pour laquelle la secrétaire générale de la CFDT a mis la pression sur le patronat ce lundi sur France Inter.

Pour Marylise Léon, qui ne souhaite pas abandonner et obtenir un accord pour améliorer la réforme des retraites, «il y a un accord sur la table aujourd’hui» et «c’est important de pouvoir le concrétiser». La secrétaire générale de la CFDT a évoqué des «avancées très concrètes» pour les femmes, notamment celles qui ont eu des enfants, et pour la prise en compte de la pénibilité. Qu’est-ce qui empêcherait alors cet accord ? «La balle est dans le camp» du patronat, a mis en garde Marylise Léon sur France Inter.

Un «moment de vérité» pour le conclave sur les retraites

Pour la leader syndicale, les négociations se terminent et «il faut savoir terminer». «Après l'heure, ce n'est plus l'heure. On ne va pas rejouer le match», a-t-elle ajouté, quelque peu agacée, rappelant qu’il y avait aujourd’hui «un équilibre sur la table, un équilibre entre les différentes organisations syndicales et patronales, un compromis avec des propositions qui ont été faites pendant de longs mois de négociations». Evoquant un «moment de vérité», Marylise Léon a mis la pression sur ceux qui entraveraient l’accord : «Il est important de savoir arrêter la discussion et de savoir qui est vraiment prêt à s'engager.»

La représentante de la CFDT s’en est prise essentiellement au Medef, dont elle ne sait pas ce qu’il «propose pour l’équilibre financier». Rappelant les propositions «concrètes» réalisées avec des contributions aussi bien du côté des employeurs que des salariés, Marylise Léon ne note «que des refus de la part du Medef et du patronat en général». La leader syndicale déplore que le Medef ait refusé de parler des 64 ans, «des avancées sur la pénibilité et sur les femmes». Et de conclure : «Si le Medef ne souhaite pas s'engager, c'est de sa responsabilité.»

Une réponse à Patrick Martin ? Vendredi dernier, le patron du Medef s’était lui aussi agacé, jugeant que «certains (étaient) en train de détricoter» la réforme des retraites. D’après lui, le Medef a formulé des propositions mardi 17 juin «sur les carrières des femmes, sur l'usure, sur les invalidités» mais «ces propositions ont été balayées d'un revers de la main». Patrick Martin était également cinglant avec les syndicats qui «ne sont pas très cohérents». «Tout ce qui a été dit va dans le sens d'une altération du financement de nos retraites», ajoutait-il.

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