A vos calculettes ! Prévue par la réforme des retraites de 2023, la hausse des pensions de plus de 1,5 million de retraités modestes est entrée en vigueur en deux temps. D’abord le 1er septembre 2023 pour les nouveaux retraités et ceux dont la carrière était plutôt facile à reconstituer. Ensuite, une deuxième vague concerne 850 000 retraités, pour lesquels l’étude de leur dossier a nécessité plus de temps, qui vont voir leur pension de retraite augmenter à partir de septembre 2024.
Pour profiter de cette majoration exceptionnelle, dont le montant maximum est de 100 euros par mois, il est indispensable de remplir un certain nombre de critères. D’abord, vous devez avoir pris votre retraite à taux plein, ce qui signifie que vous avez bien eu tous les trimestres nécessaires, selon votre génération. Ensuite, vous devez avoir travaillé au moins 120 trimestres et vos ressources ne doivent pas dépasser un certain montant. Plus précisément, votre retraite de base ne doit pas excéder 847,57 euros par mois. Et ce n’est pas tout, le total de vos pensions (de base et complémentaire) ne doit pas être supérieur à 1 352,23 euros.
Un rattrapage de 12 mois
Si vous remplissez tous ces critères, vous avez dû recevoir - ou cela ne va pas tarder - un courrier de l’Assurance retraite vous informant que vous êtes concerné par la majoration exceptionnelle. Il précise le montant supplémentaire que vous toucherez mais aussi la somme que vous allez percevoir pour le rattrapage de cette mesure qui devait entrer en vigueur, pour tous, le 1er septembre 2023. Ainsi, en une seule fois, 12 mois de majoration exceptionnelle vous seront virés, en principe d’ici la fin du mois de septembre. Ensuite, le 9 octobre, date de versement de votre retraite de base de septembre, vous encaisserez pour la première fois votre nouvelle pension majorée.
Pour comprendre comment le montant qui vous sera versé a été calculé, Capital vous propose plusieurs exemples, validés par l’Assurance retraite. Afin de faciliter la lecture pour les cas présentés ci-dessous, il s’agit à chaque fois d’un retraité né en 1948. Pour cette génération, l’âge légal de départ est de 60 ans et il faut avoir validé 160 trimestres pour toucher une retraite à taux plein.
Un calcul par rapport à votre nombre de trimestres
Pour connaître le montant de la majoration exceptionnelle, il est nécessaire d’y aller étape par étape. La première est de réaliser le calcul par rapport à votre nombre de trimestres.
Il faut d’abord prendre le montant maximal de la hausse, soit 100 euros par mois. Cette somme doit être rapportée au nombre de trimestres cotisés sur le nombre de trimestres requis. Notre exemple est né en 1948 et a 150 trimestres sur les 160 nécessaires pour obtenir le taux plein. Comme il a pris une retraite pour inaptitude à l’âge de 60 ans, il a perçu une retraite à taux plein, ce qui lui permet d’être éligible à la Majex.
Sachant cela, la majoration théorique de sa pension s’élèvera à 93,75 euros par mois (100 x (150/160)). Il touchera ce montant uniquement si sa retraite de base et la somme de toutes ses retraites ne dépassent pas les plafonds fixés respectivement à 847,57 euros et 1 352,23 euros.
=> Majoration exceptionnelle maximum : 93,75 euros
Le montant de la Majex dépend ensuite des revenus perçus. Pour comprendre le calcul prenons trois exemples.
Exemple 1
Un retraité né en 1948. Avec 150 trimestres (sur 160 requis). Pension : 1 100 euros (750 euros de retraite de base et 350 euros de retraite complémentaire)
Pour commencer, il faut reprendre le calcul effectué plus haut pour déterminer le montant que la retraite de base de notre exemple ne peut pas dépasser. Soit le montant maximum de 847,57 euros, multiplié par le rapport entre les trimestres obtenus sur les trimestres requis (150/160), ce qui donne 794,60 euros.
Comme nous l’avons vu plus haut, la majoration maximale que notre exemple peut toucher est de 93,75 euros. Problème : si l’on additionne la retraite de base (750 euros) et le montant de la majoration (93,75 euros), on dépasse le plafond fixé pour la retraite de base de 794,60 euros. Le dépassement est de 49,15 euros ((750+93,75) - 794,60). Il faudra donc déduire ce dépassement de la majoration maximale. Notre exemple ne pourra donc pas profiter d’une hausse de sa pension de 93,75 euros par mois, mais de 44,60 euros (93,75 - 49,15). Au total, il touchera une retraite de 1 144,60 euros (750 euros de retraite de base, 44,60 euros de Majex et la retraite complémentaire de 350 euros) car cette somme ne dépasse pas le plafond total des pensions fixé à 1 352,33 euros.
=> Majoration exceptionnelle : 44,60 euros
Exemple 2
Un retraité né en 1948. Avec 160 trimestres (sur 160 requis). Pension : 1 290 euros (840 euros de retraite de base et 450 euros de retraite complémentaire)
Notre exemple a bien une durée d’assurance cotisée entière (160 trimestres) et peut donc prétendre à une majoration exceptionnelle théorique entière de 100 euros par mois. Sa retraite de base serait alors portée à 940 euros (840 + 100), soit 92,43 euros au-dessus du plafond (940 - 847,57). Sa majoration sera réduite d’autant et il touchera donc une majoration de 7,57 euros par mois. L’ensemble de ses retraites, y compris la majoration exceptionnelle, atteint 1 297,50 euros. Il ne dépasse pas le plafond «toutes retraites» de 1 352,33 euros par mois.
=> Majoration exceptionnelle : 7,57 euros
Exemple 3
Un retraité né en 1948. Avec 160 trimestres (sur 160 requis). Pension : 1 335 euros (830 euros de retraite de base et 505 euros de retraite complémentaire)
Il peut aussi exister des situations où le total des pensions (de base et complémentaire) avec la majoration exceptionnelle dépasse le plafond de 1 352,23 euros, ce qui mécaniquement fait baisser cette Majex. C’est le cas de notre troisième exemple. Il a pris une retraite à taux plein car il avait cotisé le nombre de trimestres requis. Il peut donc bénéficier d’une augmentation théorique de 100 euros. Il toucherait alors une retraite de base de 930 euros, soit 82,43 euros au-dessus du plafond de la retraite de base (930 - 847,57). La Majex ne sera plus alors de 100 euros mais de 17,57 euros (100 - 82,43). Le total de ses retraites, y compris avec la majoration exceptionnelle, sera alors de 1 352,57 euros (830 + 17,57 + 505). Soit au-dessus du plafond pour l’ensemble des retraites fixé à 1 352,23 euros. Le dépassement atteignant 34 centimes (1 352,57 - 1 352,23), il sera donc déduit de la majoration. Ainsi l’augmentation sera de 17,23 euros (17,57 - 0,34).
=> Majoration exceptionnelle : 17,23 euros
- Accès à tous les articles réservés aux abonnés, sur le site et l'appli
- Le magazine en version numérique
- Navigation sans publicité
- Sans engagement
