De nombreux retraités devraient échapper à une hausse d’impôt l’an prochain. Les députés ont, ce jeudi 13 novembre au matin, décidé de maintenir leur abattement forfaitaire de 10%. Ils ont en effet adopté 11 amendements identiques au projet de loi de finances (PLF) pour 2026 supprimant l’article 6 du budget. Un article qui prévoit la «création d'un abattement forfaitaire en faveur des personnes retraitées», et plus exactement de transformer l’avantage accordé aux pensionnés - un abattement de 10% - en un forfait de 2 000 euros par membre du foyer fiscal retraité, soit 2 000 euros pour un célibataire et 4 000 euros pour un couple de pensionnés.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a défendu l’article supprimé, vantant la «progressivité» de la réforme : «Cette mesure permet à 1,6 million de retraités de bénéficier d’une baisse d’impôt, de 139 euros en moyenne (sur un an, NDLR)», a-t-elle appuyé, considérant que le système actuel bénéficie surtout aux foyers les plus imposés, et donc les plus aisés. Pour rappel, en 2025, l’abattement fiscal de 10% est compris entre un minimum de 450 euros par retraité et un plafond de 4 399 euros pour l’ensemble du foyer fiscal.

Les retraités célibataires, grands gagnants de la suppression de la réforme

En passant l’abattement à 2 000 euros par retraité, la mesure aurait donc fait des gagnants, mais aussi des perdants, à hauteur de 200 euros sur une année pour les ménages les plus aisés, selon Amélie de Montchalin. Une hausse «modérée», a considéré la ministre. Mais les députés, après avoir déjà adopté la suppression de l’article 6 en commission des finances le 21 octobre, ont massivement voté les amendements en faveur du maintien de l’abattement fiscal des retraités à 10%, à 213 voix contre 17 (principalement des membres des groupes Ensemble pour la République et Horizons & Indépendants).

Si l’article 6 est définitivement supprimé au Sénat, c’est donc l’abattement actuel qui s’appliquera toujours aux revenus des retraités. Une bonne nouvelle pour de nombreux pensionnés, notamment les célibataires percevant une retraite supérieure à 20 000 euros par an. Car avec le mécanisme en place, un retraité seul touchant par exemple 40 000 euros de pension bénéficie d’un abattement de 4 000 euros, franchise d’impôt qui serait tombée à 2 000 euros avec la réforme. Situé dans la tranche d’impôt (TMI) de 30%, il aurait alors dû payer 600 euros d’impôt en plus ((4 000 - 2 000) x 30%) à l’administration fiscale au titre de ses revenus 2026. Un gain pour les retraités concernés, mais un «coût dur» pour les finances publiques, les recettes attendues de cette mesure devant atteindre 1,2 milliard d’euros.

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