Dans un rapport publié mercredi 10 décembre, relayé par Le Parisien, la Cour des comptes pointe du doigt le régime des retraites complémentaires des personnels navigants, comprenant notamment les pilotes, les hôtesses de l’air et les stewards. L’institution cible notamment un système de retraite spécifique «coûteux» et «très favorable aux affiliés», qui fragiliserait ensuite le régime des retraites, en consommant une grande partie des réserves. Dès le début du document, la Cour des comptes critique la «vague anticipée de départs à la retraite», engendrée justement par l’attractivité de ce régime permettant de partir à 55 ans pour certains, et qui mettrait à mal la pérennité du système.

La Caisse complémentaire du personnel navigant compte actuellement 36 000 actifs pour 25 000 cotisants. À court terme, il lui est encore possible de stabiliser son modèle et ses comptes, notamment grâce «au rendement élevé de ses réserves», qui lui permet de contrebalancer le déséquilibre entre prestations et cotisations. Mais la situation reste très fragile pour la Cour des comptes, et les départs anticipés à 55 ans sont un facteur déterminant de cette fragilité. Par ailleurs, les personnels navigants partent plus tôt que dans d’autres secteurs. En moyenne, les pilotes liquident leur retraite à 62 ans, ou à 58 ans et demi pour les personnels navigants commerciaux, contre un âge moyen de 63,4 ans pour les assurés du régime général, selon la Cour.

Des prestations bien supérieures

L’autre problème de ce régime des personnels navigants réside dans le fait que les prestations sont d’un montant «bien supérieur à celui des pensions complémentaires versées aux autres salariés par l’Agirc-Arrco». Une différence liée aux écarts de salaires durant la carrière. Par ailleurs, la Cour des comptes pointe aussi des dysfonctionnements internes du régime, et indique qu’il est nécessaire «d’adapter les paramètres du régime» afin de réduire les risques de déséquilibre, mais aussi de revoir «la composition du conseil d’administration», et de consolider le pouvoir de la direction générale.

Enfin, la Cour cible le manque de contrôle des remboursements de frais de déplacement significatifs au président du conseil d’administration, alors que la CRPN n’est pas en capacité d’affirmer qu’il était présent physiquement aux réunions.

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