C’est une question que vous vous êtes probablement déjà posée, et notamment si vous approchez de la retraite. Quel sera le montant de votre pension par rapport à votre salaire actuel ? Un ratio qui porte l’appellation de «taux de remplacement», un indicateur étudié chaque année par le Conseil d’orientation des retraites (COR). Le dernier rapport de cette instance, publié le 12 juin, précise d’ailleurs que ce taux de remplacement s’affiche «en baisse au fil des générations», passant d’environ 75% pour un non-cadre du privé né en 1960 à moins de 68% pour la génération 2000.

Mais il ne s’agit que d’un exemple parmi d’autres, loin d’être représentatif de la pension que chaque travailleur va percevoir une fois à la retraite. Tout d’abord car, comme l’expliquent les membres du COR dans leur rapport annuel, «en règle générale, les taux de remplacement sont d’autant plus élevés que les rémunérations sont faibles». Ainsi, un non-cadre ou une femme ayant eu deux enfants auront un taux de remplacement supérieur à un cadre. Autre paramètre à prendre en compte : dans la fonction publique, les primes ne sont pas prises en compte dans le calcul de la retraite. Ainsi, «un cadre ayant un faible taux de primes aura un taux de remplacement à l’âge du taux plein supérieur à celui d’un fonctionnaire sédentaire de catégorie B moins rémunéré mais bénéficiant de primes relativement plus importantes», souligne le COR.

91,9% pour une mère de deux enfants qui prend sa retraite à 67 ans

Enfin, l’âge de départ compte également pour le montant de la retraite. «Pour l’ensemble des cas types, reporter le départ à la retraite après l’âge d’ouverture des droits augmente le taux de remplacement», constate logiquement le document.

Mais alors, que touche précisément un travailleur une fois à la retraite ? Un non-cadre, s’il décide de liquider sa pension à l’âge légal de départ, soit 62 ans et 9 mois pour une personne née en 1963, percevra 75,2% de son dernier salaire, ratio qui grimpe à 87,2% s’il attend l’âge d’annulation de la décote (67 ans) pour partir. A noter qu’un non-cadre qui a subi des périodes de chômage ne profitera d’un taux de remplacement que de 63,4% en prenant sa retraite à 67 ans, contre un ratio maximum de 91,9% pour une femme non-cadre mère de deux enfants. Quant au cadre du privé qui travaille jusqu’à l’annulation de la décote, il pourra prétendre à 58,8% de son dernier salaire une fois à la retraite.

Côté fonction publique, là encore, le pourcentage du dernier salaire touché à la retraite varie fortement selon les profils. Pour un fonctionnaire de catégorie B né en 1963 qui liquide sa pension à 62 ans et 9 mois, le taux de remplacement moyen émerge à 60,2%. En travaillant 4 ans et 3 mois de plus jusqu’à l’âge d’annulation de la décote, ce ratio passe à 72,1%. Illustration de l’impact des primes dans le calcul de la retraite, le taux de remplacement est bien supérieur pour un fonctionnaire de catégorie A avec un très faible taux de primes (15%) dans la rémunération par rapport à un agent dont le salaire brut en fin de carrière est constitué à 44% de ces gratifications. En attendant ses 67 ans pour liquider sa pension, le premier percevra 81,4% de son dernier revenu d’activité, contre 51,4% pour le second.

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