Un simulateur en ligne vous incite à arriver en retard au travail, voici pourquoi

Des artistes ont décidé de se mobiliser contre la réforme des retraites d’une manière plutôt insolite. Comme le rapporte franceinfo ce jeudi 15 mai, le collectif Zélé a lancé il y a quelques semaines une campagne satirique, baptisée La réforme des retards. Le principe : encourager les Français à arriver systématiquement en retard au travail pour compenser le fait de devoir travailler plus longtemps. Grâce à l'intelligence artificielle, ce collectif d'artistes a créé un faux ministère, nommé «le ministère des Retardataires», accompagné d’un simulateur en ligne.

Celui-ci permet de répondre à la question suivante: combien de minutes de retard faut-il accumuler pour compenser le recul de l'âge de départ à la retraite ? Pour obtenir une réponse, l’utilisateur doit renseigner plusieurs informations : son âge, l'âge auquel il a commencé à travailler, le nombre d'heures travaillées par semaine, le nombre de jours travaillés dans l'année, ainsi que d’éventuelles périodes d'inactivité ou de chômage. «On prend l'heure de travail imposée, on le multiplie par 60 et on divise par le nombre de jours restants avant sa retraite», explique auprès de nos confrères l'auteur du site, Charles-Antoine de Sousa, un directeur artistique de 36 ans.

«Reprendre le temps qu'on nous a 'volé'»

«Je dois arriver 26 minutes en retard pour compenser la réforme des retraites. C'est marrant !», teste un jeune homme. Si le créateur du simulateur est bien conscient que ce simulateur a peu de chance de faire reculer l’exécutif sur le recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans, il entend toutefois rouvrir le débat sur une réforme qu'il estime injuste. «C'est né d'une espèce de lassitude. On a été très peu entendus, on a été beaucoup dans la rue et ça n'a pas servi à grand-chose. L'idée, c'est donc d'arriver aujourd'hui avec une solution alternative pour reprendre le temps qu'on nous a 'volé'», détaille-t-il.

Avant d’ajouter : «Evidemment, l'idée n'est pas que toute la France arrive en retard, mais de prendre conscience du temps et de le matérialiser plus clairement.» Pour Charles-Antoine de Sousa. «cette notion de temps est difficilement palpable, mais quand on le découpe en petits bouts, c'est une manière de visualiser plus clairement l'impact que ça a dans nos vies au quotidien».