
Les airbags Takata n’en finissent plus de faire parler d’eux. Fin mars, un automobiliste au volant d’un Toyota Hilux avait trouvé la mort dans un accident de la circulation dans une zone réputée dangereuse sur la localité du Moule, en Guadeloupe, rapporte l’Humanité. En arrêt cardio-respiratoire à l’arrivée des secours, la victime, coincée dans son véhicule, avait pu être extraite par les pompiers avant de décéder.
Si les causes exactes de l’accident ne sont pas connues, «l’autopsie a confirmé que la mort est directement liée à l’explosion de l’airbag», a confirmé auprès de l’Agence France-Presse, la procureure de Pointe-à-Pitre, Caroline Calbo. «Nous avons saisi la juge d’instruction pour homicide involontaire» qui «est en train de clôturer son instruction sur les airbags Takata pour dessaisissement au profit du juge d’instruction de la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée) de Paris», a-t-elle précisé.
Des dizaines d’accidents et 12 morts en l’espace de 10 ans
Au moment de l’accident, la victime conduisait un Toyota Hilux pas très récent et concerné par la campagne de rappel annoncée en avril par Toyota et Mercedes. Commercialisés entre 2001 et 2018, vingt modèles - soit environ 170 000 véhicules - équipés d’airbags Takata doivent être ramenés au constructeur pour subir un remplacement de leurs airbags après la découverte d’un défaut sur les coussins gonflables de l’équipementier japonais. De son côté, Citroën avait lancé en février 2025 une vaste opération de rappel et l'immobilisation de quelque 236 000 C3 et DS3 pour des risques similaires. Ces airbags intègrent en effet du nitrate d’ammonium en phase stabilisée (PSAN) qui devient instable avec le temps, notamment dans les zones chaudes et humides. Même sans collision, en résulte alors un risque d’explosion incontrôlée et la projection d’éclats métalliques sur le visage et le corps des conducteurs en cas de déclenchement.
Alors que depuis 2014, le scandale lié aux airbags Takata empoissonne le secteur de l’automobile, pour l’heure rien ne permet de dire avec certitude si la victime avait reçu ou non un courrier lui indiquant le rappel de son véhicule pour procéder au changement de ses coussins gonflables. Pour Me Charles-Henri Coppet, l’avocat qui assure la défense de plusieurs familles de victimes liées à ces explosions de ce type dans les Outre-mer, les constructeurs automobiles ont attendu «qu’il y ait une catastrophe pour réagir». Pour l’heure, avant l’annonce de cette nouvelle victime, le ministère des Transports recensait 29 accidents et 12 morts liés à des airbags défectueux.
















