Il faut sauver l’industrie automobile européenne ! Et si ce sauvetage dépendait de la voiture électrique à petit prix ? C’est en tout cas ce que rappellent les groupes automobiles Renault et Stellantis, qui ne cessent de plaider en faveur d’une nouvelle réglementation basée sur celle des «kei cars». Vous savez, ces mini-voitures assez abouties, mais dont les prestations restent modestes, et qui cartonnent au Japon depuis leur création il y a 75 ans. Ce type d’engins, légers et pas plus longs que 3,40 m, séduit surtout pour leur prix très bas, ainsi que par les nombreux avantages fiscaux accordés dans le pays.

Il y a quelques mois, Luca de Meo, alors en poste à la direction générale de Renault, les décrivait même comme l’exemple parfait à reproduire en Europe, ainsi complètement capable de le fabriquer. Le patron de Stellantis, John Elkann, renchérissait en pointant les règles qui rendent les voitures européennes toujours plus complexes, lourdes, et chères, au point que les consommateurs ne peuvent plus se les payer.

Une petite voiture électrique made in Europe et surtout moins chère

Il semble que Bruxelles ait entendu ce coup de gueule, car la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré, dans un discours du 10 septembre, vouloir aussi ses «kei cars». Mais qui s'appelleraient plutôt des «e-Cars», tout en restant de petites voitures populaires pas chères : «nous proposerons de collaborer avec l'industrie sur une nouvelle initiative de petites voitures abordables. Je pense que l'Europe devrait avoir sa propre voiture électrique. E comme écologique : propre, efficace et légère. E comme économique : abordable pour tous. E comme européen : fabriqué ici en Europe, avec des chaînes d'approvisionnement européennes». Évidemment, l’idée est aussi de contrer la vague de modèles chinois aux tarifs agressifs qui déferlent sur le Vieux continent et la France. Ces véhicules ont un véritable boulevard devant eux pour conquérir les marchés.

Ces nouvelles voitures électriques «e-Cars», qui seraient proposées entre l’offre de quadricycles, comme la Citroën Ami en cheffe de file, et celle de citadines traditionnelles, pourraient donc se caler sur des prix en-dessous de 15 000 euros. Rares sont les modèles encore en catalogue à ce prix là, alors qu’on en comptait une cinquantaine il y a quelques années...

Possible de faire mieux que moins de 20 000 euros ?

​​Ce plaidoyer fait aussi écho aux nouveaux appels à l’aide prononcés lors du salon auto de Munich, durant lequel les industriels ont redit toutes leurs inquiétudes. La voiture électrique pas chère ? En gros c’est Ok, mais sous conditions : Bruxelles doit impérativement modifier la réglementation à l’heure où il leur est quasi impossible d’être rentable. Et instaurer des normes allégées bien moins contraignantes pour cette catégorie de minis citadines électriques et hybrides. De la souplesse, autrement dit, alors que les constructeurs bataillent sur l’optimisation des coûts de production.

Si Bruxelles accepte de réviser certaines normes -pollution, sécurité, puissance, vitesse, équipements- cela pourrait marquer un tournant pour la mobilité électrique en Europe. Mais le chemin sera long, entre arbitrages réglementaires, choix industriels, et acceptabilité sociale. Réponse dans les prochains jours à l'issue d’une réunion stratégique tenue ce vendredi 12 septembre entre les représentants de l’Union européenne et les constructeurs automobiles, pour aboutir à la création de cette catégorie, en parallèle d’un plan ambitieux pour la production de batteries sur le Vieux Continent.

En attendant, rappelons que les marques ont tour à tour annoncé l’arrivée de petits modèles électriques produits sur le sol européen à moins de 20 000 euros, comme la Renault Twingo prévue pour début 2026 et la future ID.2 de Volkswagen, attendue en 2027.

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