Poêles Godin : plongée chez un centenaire en pleine forme
Des ouvriers en bleu de travail. Des usines en briques rouges. Des ateliers éclairés par le métal en fusion. On pouvait penser que ces scènes avaient disparu des Hauts-de-France, une région qui fait désormais davantage parler d’elle pour sa «vallée de la batterie» que pour son bassin minier. Pourtant, Godin entretient la flamme d’un savoir-faire bien vivant, la fabrication de poêles.
Une usine en place depuis 1846
«Nous n'avons pas attendu la mode de la relocalisation. Nous ne sommes jamais partis !», se félicite Ludovic Lemahieu, directeur commercial du groupe Philippe, l’entreprise familiale de 400 personnes qui a repris Godin dans les années 1980. A Guise (Aisne), les salariés assemblent à la main des poêles à bois dans un lieu chargé d’histoire. L’usine n’a pas bougé depuis 1846. Les plaques de fonte arrivent d’une fonderie située à une centaine de kilomètres, à Liévin, tandis que les décors en pierre proviennent d’une marbrerie de Béthune (Pas-de-Calais). Pépite nordique, Godin séduit toujours. La marque fabrique des dizaines de milliers de poêles chaque année, traditionnels et contemporains, dont les prix vont de 1 700 à 10 000 euros.
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Le poêle à bois fournit le chauffage le moins cher
Certes, faire fonctionner de tels appareils nécessite un peu plus de rigueur que pour un système électrique. Il faut gérer son stock de bois et charger les bûches. Mais ce mode de chauffage, utilisé par un foyer sur quatre, gagne en popularité avec l’envolée du prix du gaz. «C’est l’énergie la moins chère», fait valoir Ludovic Lemahieu. Le bois énergie coûte en effet environ 4,4 centimes d’euro par kilowattheure quand le tarif réglementé de l’électricité s’élève à 22,8 centimes.
Et les poêles sont éligibles à certaines aides à la rénovation énergétique. Une aubaine pour Godin et sa maison mère : après avoir enregistré 50 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, le groupe Philippe devrait croître d’au moins 20% en 2023. Face aux potentielles critiques sur la déforestation, Godin rappelle que les prélèvements de bois sont inférieurs à l’accroissement de la forêt. «Nous travaillons sur des modèles avec un meilleur rendement pour limiter la consommation de bûches», ajoute Ludovic Lemahieu. Morceau de notre patrimoine industriel, Godin n’a pas fini de faire des étincelles.
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