
Les auditons dans le cadre de la commission d’enquête sénatoriale se poursuivent autour du scandale des eaux minérales mettant en cause le géant suisse Nestlé. Malgré le refus d’Alexis Kohler de témoigner en début de semaine, provoquant la colère du rapporteur, le sénateur PS Alexandre Ouizille, ce mercredi, c’était au tour du directeur général de Nestlé, Laurent Freixe, d’être auditionné, rapporte Midi Libre. Il a notamment été question des études hydrogéologiques réclamées par la préfecture dans le cadre de la poursuite de l’appellation «eau minérale naturelle», par Nestlé Waters, du Perrier.
Or, devant la commission, le directeur général de Nestlé a reconnu que les nouvelles n’étaient pas bonnes. «Je viens de prendre connaissance de l’avis défavorable rendu par les hydrogéologues et de leurs recommandations concernant la poursuite de l’exploitation des puits pour la production d’eau minérale naturelle sur son site de Vergèze dans le Gard», a détaillé Laurent Freixe. Toutefois, ce dernier a ajouté que la multinationale suisse était «en désaccord avec certaines des conclusions de ce rapport». Le rapporteur de la commission, Alexandre Ouizille, a pris la parole en regrettant les prises de parole des deux dirigeantes, Muriel Lienau (Nestlé Waters) et Sophie Dubois (Nestlé France).
Une eau minérale, pas naturelle ?
En effet, lors de précédentes auditions, elles avaient affirmé que «toutes les eaux» de la société étaient «pures à la source». Or, le rapporteur a lu un extrait précis des conclusions des hydrogéologues indiquant précisément qu’ils avaient «émis un avis sanitaire défavorable pour une exploitation en tant qu’eau minérale naturelle». Rebondissant sur ces propos, Laurent Freixe a réclamé que ces conclusions soient «intégrées par les autorités régionales» et assuré que «rien n’a été encore décidé». Toutefois, le DG de Nestlé se dit prêt à coopérer : «Nous souhaitons continuer à opérer dans la conformité, quel que soit le scénario.»
Des mesures sont-elles prises par le groupe ? Nestlé se dit «prêt» à le faire, mais souhaite avoir une «discussion approfondie» avec les hydrogéologues. En outre, une «revue interne en France sur ses pratiques passées» va être lancée. Désormais, la balle est dans le camp de l’Agence régionale de santé (ARS) a confirmé le sénateur du Gard et président de la commission d’enquête, Laurent Burgoa. Elle devra apporter son regard «plus scientifique sur la situation et confirmer si oui ou non l’exploitation peut continuer».
Aurélien Rousseau doit être encore auditionné
Reste désormais à auditionner l’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, aussi ancien directeur du cabinet d’Elisabeth Borne lorsqu’elle était Première ministre. L’audition doit avoir lieu à la fin du mois d’avril. Ensuite, le rapport de la commission sera présenté au Parlement avant une dernière présentation à la presse le 19 mai. Plus tôt, le sénateur du Gard, Laurent Burgoa, avait parlé d’audition de «la dernière chance». Du souci à se faire pour Perrier ?


















