
«Accepter de perdre nos enfants». Mercredi 19 novembre, le chef d'état-major, le général Fabien Mandon, a pris la parole devant les élus locaux lors du congrès des maires de France. L’officier le plus haut gradé de l’armée a appelé les maires à «préparer leurs populations» à la possibilité d’une guerre «dans trois, quatre ans». «Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à perdre ses enfants, alors on est en risque», a insisté l’ex-chef du cabinet militaire du ministre français des Armées.
Son discours a suscité de vives réactions chez les oppositions. Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise a exprimé son «désaccord total». Ségolène Royal (Parti socialiste) a dénoncé des déclarations «délirantes» qui vont «renforcer l’anxiété des jeunes», tandis que Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national, a dénoncé une «faute» de la part de Fabien Menton, estimant qu’il «n’a aucune légitimité» à tenir ces propos. «S’il dit ce que Macron pense, c’est grave. S’il dit ce que Macron ne pense pas, c’est grave», a ajouté le député.
La mise en place prochaine d’un service militaire volontaire ?
Du côté du président de la République, selon le journal L’Opinion, Emmanuel Macron devrait prochainement faire des annonces concernant la mise en place d’un nouveau service militaire sur la base du volontariat. Lors de ses vœux aux Armées, le 20 janvier 2025, le chef de l’Etat avait déjà laissé entendre vouloir aller dans cette direction et «donner le choix de servir». «Non pas rétablir le service national obligatoire, mais permettre à une jeunesse volontaire d’apprendre avec les armées et d’en renforcer les rangs grâce à des talents recherchés», avait déclaré le Président lors de son discours.
Toujours d’après L’Opinion, ce service national prendrait la forme d’une formation de dix mois à laquelle participeraient 10 000 jeunes garçons et filles, volontaires à compter de 2030. Le nombre de participants pourrait grimper à 50 000 d’ici 2035. Ce nouveau système pourrait mettre à la disposition de l’armée française des milliers de jeunes potentiellement intéressés pour s’engager que ce soit pour devenir militaire ou bien réserviste. Selon Europe 1, la mise en œuvre de ce service militaire 2.0 pourrait avoir lieu dès 2026.
Cela interviendrait après la suppression en septembre 2025 du service national universel (SNU). Le programme mis en place en 2019 avait été porté au cours de la campagne de l'élection présidentielle 2017 par Emmanuel Macron. Le SNU devait prendre la forme d’un séjour en hébergement collectif, encadré par des militaires, puis d’une mission d’intérêt général et enfin d’un engagement volontaire de 3 à 12 mois. Il s’adressait aux mineurs de 15 à 17 ans. Il avait été épinglé par la Cour des comptes qui avait souligné dans son rapport des objectifs «incertains» et «mal compris par le grand public» ainsi qu’un coût financier «largement sous-estimé» et une généralisation «non préparée».



















