
Préoccupé mais déterminé. Lors de son discours pour clôturer le sommet Choose France, ce lundi 19 mai au soir, Emmanuel Macron a dressé un constat lucide de la situation de l’Union européenne, qu’il ne juge «pas idéale», tout en avançant des pistes pour mieux affronter la concurrence internationale, rapporte BFM TV. Au terme de cette 8e édition de Choose France, au cours de laquelle 20 milliards d'euros d'investissements ont été annoncés en France, le chef de l’Etat a livré une analyse réaliste de l'environnement économique européen.
Emmanuel Macron a mis en garde contre un «risque de désynchronisation avec le reste du monde». Avec en ligne de mire : la concurrence asiatique, et plus précisément chinoise. «Nous avons ouvert nos marchés à des entreprises en provenance de ces régions qui appliquent des normes moins strictes», a-t-il souligné. Outre-Atlantique, l'IRA (Inflation Reduction Act) a également représenté un coup dur pour l'industrie européenne. A cela s’ajoutent les droits de douane récemment annoncés par Donald Trump, qui suscitent de nouvelles inquiétudes.
«Un problème d'inéquité des règles du jeu»
«Tout cela génère beaucoup d'incertitudes et un problème d'inéquité des règles du jeu. Nous devons maintenir le cap, nous savons ce qu'il faut faire, nous avons eu le rapport Draghi», a-t-il déclaré. Et de poursuivre : «Il s'agit de mettre rapidement en œuvre, il est question de rapidité et d'ampleur. Il nous faut aller vite et faire beaucoup si nous voulons rester dans la course.» Le chef de l’Etat a ensuite présenté plusieurs priorités pour l'Union européenne.
Il a tout d'abord souligné la nécessité de simplifier certains domaines afin de «resynchroniser avec les États-Unis». Il faut ensuite renforcer le marché unique qui est, selon Emmanuel Macron, «un succès dans de nombreux secteurs mais n'est pas suffisamment fort». «La première simplification est de faire en sorte que les entreprises soient certaines que le marché de 450 millions d'habitants soit un marché unique», a-t-il affirmé. Emmanuel Macron a par ailleurs regretté que l'épargne européenne, pourtant élevée, soit insuffisamment dirigée vers les entreprises du continent. Il a donc appelé à renforcer le marché de capitaux et du processus de titrisation, «car il faut que les grands acteurs investissent sur notre marché».
Le président de la République a enfin insisté sur l’urgence de renforcer la protection économique de l’Europe. «Si nous parlons d'avoir des règles équitables, il nous faut ne plus être naïf. Soyons sûrs que nous préservons des règles équitables», a-t-il soutenu. Avant d’ajouter : «Le seul lieu où il n'y a pas de règles équitables pour les acteurs européens, c'est l'Europe. Nous pouvons demander beaucoup à nos entreprises, mais nous ouvrons notre marché à des entreprises étrangères avec des normes bien moins exigeantes.»


















