Avec 230 milliards d’euros dépensés chaque année, les achats publics sont indispensables au fonctionnement des écoles, hôpitaux ou encore des mairies. Pourtant, certaines dépenses restent problématiques : machines à café, bouilloires ou encore stylos sont parfois beaucoup plus chers lorsqu’ils sont achetés par des collectivités. «Chaque euro gaspillé est intolérable. Quand il s’agit de l’argent des Français, chaque euro compte et doit être compté», insiste David Amiel, ministre délégué chargé de la Fonction publique, dans une interview accordée ce dimanche 14 décembre au journal Ouest-France.

Pour mieux contrôler ces dépenses, le gouvernement va lancer une expérimentation : une «alerte prix» dès le printemps 2026. Les acheteurs publics pourront «signaler en temps réel des écarts avec ce qu’ils ont observé ailleurs», avec un ajustement rapide du catalogue si nécessaire. Le dispositif s’appliquera aux commandes supérieures à 80 euros, hors secteur de la santé et véhicules.

850 millions d’euros d’économies visés

L’objectif est clair : «payer le juste prix», explique le ministre. Trop souvent, les commandes via des centrales d’achat coûtent plus cher que le marché libre, alors que la mutualisation devrait permettre d’économiser. L’Ugap (Union des groupements d’achats publics) servira de pilote pour cette initiative, avec publication des enquêtes de satisfaction et suivi rapproché. Ce plan s’inscrit dans une réforme plus globale de l’achat public. Avec Amélie de Montchalin, ministre de l’Action et des Comptes publics, le gouvernement vise 850 millions d’euros d’économies en 2026.

Il s’agit d’acheter mieux et moins cher, tout en soutenant l’économie française et européenne et en professionnalisant les acheteurs publics par la formation. Pour David Amiel, cette alerte prix est une première étape pour traquer les «situations aberrantes» et «rééquilibrer le rapport de force en faveur de l’achat public», au bénéfice de tous les contribuables.