Dans un entretien accordé à Ouest-France et à la presse régionale, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu donne les grandes directions de cette rentrée politique mouvementée. Dans cette discussion, il a notamment évoqué revenir sur la suppression du lundi de Pâques et du 8 mai de la liste des jours fériés français, en expliquant vouloir épargner «celles et ceux qui travaillent».

Mais le Premier ministre a fait une autre annonce, en déclarant vouloir «mettre fin aux derniers privilèges qui sont encore accordés «à vie» à certains membres du gouvernement». Il souhaite donc ouvrir de nouveau une discussion très sensible en France, celle des avantages accordés aux anciens Premiers ministres, souvent pointés du doigt pour leur coût pour l’État. Par ailleurs, il a aussi déclaré vouloir réduire le train de vie de l’État, notamment «les délégations interministérielles, les offices» qui se sont accumulées selon lui.

Quels privilèges encore en vigueur ?

Contrairement à une idée reçue assez répandue, les Premiers ministres et les ministres n’ont pas droit à «une retraite à vie». Et comme le rappelle Le Dauphiné Libéré, les anciens ministres cotisent comme les autres hauts fonctionnaires. Leur pension dépend de la durée passée au gouvernement, environ 10 000 euros brut par mois pour un ministre, 15 000 euros pour un Premier ministre. Mais il existe d’autres privilèges, plus anciens, inscrits dans les textes.

Parmi eux, il y a une voiture avec chauffeur qui concerne uniquement les Premiers ministres, et qui est accordée sur demande expresse. Ils peuvent aussi bénéficier d’un secrétaire particulier, limité à une durée de dix ans, et uniquement jusqu’à 67 ans. Par ailleurs, ces avantages ne sont disponibles que pour ceux qui n’ont pas déjà un soutien équivalent dans le cadre d’un autre mandat politique, ou d’une fonction politique. Des avantages qui en 2024 représentaient un coût de 1,6 million d’euros. Les anciens Premiers ministres et ministres de l’Intérieur peuvent aussi bénéficier d’une protection policière. Un avantage qui en 2019, pour la protection uniquement des dix anciens Premiers ministres, avait coûté 2,8 millions d’euros. Les anciens ministres, eux, n’ont pas d’avantages à long terme, mis à part trois mois de salaire à la sortie du ministère, sauf s’ils retrouvent un poste, car ils ne cotisent pas à l’assurance chômage.

Concernant les avantages des anciens présidents de la République, «beaucoup de choses ont été réglées» selon Sébastien Lecornu. Depuis 2016, ils disposent d’un cabinet de sept membres et deux agents de service pendant cinq ans, puis d’un cabinet réduit à trois collaborateurs et un agent de service à vie. Locaux meublés, frais de réception, déplacements, véhicule avec chauffeur et protection personnelle complètent ce dispositif.