Le mesure était loin de faire l’unanimité. Alors toujours Premier ministre, lors de la présentation de son budget qui prévoyait des économies de près de 44 milliards d’euros, François Bayrou avait proposé de supprimer deux jours fériés, à savoir le lundi de Pâques et le 8 mai. Une proposition qui avait provoqué l’ire des oppositions de même qu’une grande partie des Français.

Fraîchement nommé à Matignon après la démission du président du MoDem qui n’est pas parvenu à obtenir la confiance des députés lors d’un vote à l’Assemblée le 8 septembre dernier, Sébastien Lecornu a annoncé à l’occasion d’un entretien à Ouest-France, retirer cette mesure. «Il y a des questions de justice fiscale, de répartition de l’effort et il faut y travailler sans idéologie, j’y suis prêt», a-t-il indiqué, tout en expliquant ce choix par la volonté d’épargner «celles et ceux qui travaillent».

D’autres sources de financement à trouver

Si l’ancien ministre de la Défense a tenu à assurer qu’il entend «ce que disent nos concitoyens», c’est-à-dire «que le travail paie», le nouveau Premier ministre prévient : la suppression de cette mesure «exigera de trouver d’autres sources de financement» afin de pouvoir réduire la dette publique de la France.

Pour ce faire, Sébastien Lecornu doit au préalable encore former un nouveau gouvernement chargé de préparer un budget qui sera par la suite débattu au Parlement et l’objet de compromis avec les autres forces politiques. «Le futur budget ne correspondra peut-être pas complètement à mes convictions. C’est même quasiment certain», a-t-il d’ailleurs fait savoir. Et de préciser : «Je veux une discussion parlementaire moderne et franche, de très bon niveau avec le PS, les Écologistes et le Parti communiste, cette gauche républicaine dont on connaît les valeurs doit s’émanciper de La France insoumise qui s’exclut elle-même de la discussion et préfère le désordre.» Quant au Rassemblement national, le nouveau chef du gouvernement ne ferme pas la porte pour discuter avec ses élus.

Vers la fin des privilèges pour les anciens ministres

Également interrogé par nos confrères sur les privilèges et avantages accordés aux anciens ministres qui ne sont plus dans le gouvernement, Sébastien Lecornu a estimé qu’il était aujourd’hui impossible de demander aux Français de «faire des efforts si ceux qui sont à la tête de l’État n’en font pas».

Ainsi, le Premier ministre a annoncé la fin prochaine des derniers privilèges «qui sont encore accordés à vie» à plusieurs anciens membres du gouvernement. De même, et selon la même logique, Sébastien Lecornu a fait savoir qu’il prévoyait de demander à plusieurs hauts fonctionnaires d’examiner les dépenses de l’État pour «faire le ménage» comme à l’intérieur des délégations interministérielles ou des offices.