Il n’y a pas encore de gouvernement, mais le Premier ministre Sébastien Lecornu n’a pas attendu sa formation pour agir. Quarante-huit heures après avoir annoncé sa volonté de supprimer certains «avantages à vie» des anciens Premiers ministres, il l’a fait, selon Le Parisien. La secrétaire générale du gouvernement, Claire Landais, va recevoir dans la soirée de ce lundi 15 septembre une «instruction», qui revoit le décret du 20 septembre 2019 d’Édouard Philippe.

Cet ancien décret permettait aux anciens chefs de gouvernement de bénéficier de certains avantages, dus à leur ancienne fonction et à la «tradition républicaine». Parmi eux, un véhicule de fonction et un chauffeur, sans durée limitée, et un secrétariat particulier pour dix ans, mais au plus tard jusqu’à l’âge de 67 ans. À l’heure actuelle, dix anciens chefs de gouvernement sont encore en vie, et cela coûte à l’État 1,5 million d’euros par an, sans compter la protection policière.

Cette nouvelle mesure prise par Sébastien Lecornu concerne tous les anciens chefs de gouvernement en fonction avant 2015, de Jean-Marc Ayrault à Édith Cresson, en comptant notamment Dominique de Villepin, qui s'est exprimé également sur ce sujet. Le décret qui officialise cette décision a finalement été publié le 16 septembre.

Une décision avant tout symbolique

En plus de supprimer ces avantages d’anciens Premiers ministres, le nouveau locataire de Matignon a également décidé de limiter leur protection policière. Louis Laugier, directeur de la police nationale, va donc devoir limiter le budget sécurité des anciens occupants de la rue de Varenne. Alors que celui-ci ne faisait l’objet d’aucune limitation claire, il sera maintenant limité à une protection rapprochée pour trois ans, à partir de leur départ de Matignon.

En cas de menace, il pourra être reconduit. Pour les anciens ministres de l’Intérieur, cette protection est limitée à deux ans. Les autres ministres ne sont pas concernés par cette mesure, le choix d’une protection étant une décision prise au cas par cas.

En réalité, la mesure ne permettra que l’économie de centaines de milliers d’euros par an. Une goutte d’eau face aux 44 milliards d’euros d’économies à trouver. Mais sur le plan de la communication, alors que la dette publique impose des efforts aux Français, le Premier ministre espère sans doute apaiser les débats autour du budget 2026, à l’approche d’une nouvelle mobilisation syndicale le 18 septembre.