
Une nomination éclair, mais pas vraiment une surprise. A peine l’ancien chef de gouvernement a-t-il rendu sa démission à Emmanuel Macron que les locaux de l’hôtel de Matignon avaient déjà trouvé preneur. Mardi 9 septembre, peu avant 20 heures, le président de la République a décidé de nommer Sébastien Lecornu Premier ministre. Une décision qui peut surprendre par sa rapidité, mais pas par le profil choisi.
En effet, le nom de l’ancien maire de Vernon (Normandie) revenait régulièrement à chaque vacance de Matignon, tant il était considéré comme un fidèle d’Emmanuel Macron. Cette nomination confirme la volonté du président de la République de s’appuyer sur un proche expérimenté, déjà passé par plusieurs ministères stratégiques, de la Transition écologique aux Collectivités territoriales, en passant par les Armées. Désormais, Sébastien Lecornu devra, «dans les tout prochains jours», proposer une nouvelle équipe gouvernementale, comme l’a précisé le communiqué de presse de l’Elysée, mardi soir.
De grandes responsabilités… et un bon salaire
A peine installé à Matignon, le nouveau Premier ministre se retrouve déjà face à une série de dossiers brûlants : présenter un nouveau budget 2026 contraint par les finances publiques, répondre à une grogne sociale qui s’exprime jusque dans la rue, ou encore relancer la programmation pluriannuelle de l’énergie, essentielle à la transition écologique mais fortement contestée.
Mais qui dit grandes responsabilités dit aussi salaire conséquent. Le poste s’accompagne d’un traitement brut mensuel, fixé par le décret n° 2012-983 du 23 août 2012. Selon l’article 1er, le président de la République et les membres du gouvernement reçoivent un traitement brut mensuel calculé par référence au traitement des fonctionnaires occupant les emplois de l'Etat classés dans la catégorie dite «hors échelle». Il est au plus égal au double de la moyenne du traitement le plus bas et du traitement le plus élevé de cette catégorie.
Ce traitement est complété par une indemnité de résidence égale à 3% de son montant et par une indemnité de fonction égale à 25% de la somme du traitement brut et de l'indemnité de résidence. Le traitement brut mensuel, l'indemnité de résidence et l'indemnité de fonction du chef de l’Etat et du Premier ministre sont égaux aux montants les plus élevés définis à l'article 1er majorés de 5%, précise l'article 3. En 2025, le chef du gouvernement, Sébastien Lecornu, percevra une rémunération brute mensuelle d’environ 16 038 euros, dont un traitement de base de 12 457 euros, une indemnité de résidence de 374 euros et une indemnité de fonction de 3 207 euros.
Frais de représentation, véhicule avec chauffeur, résidences : les privilèges du nouveau Premier ministre
Sébastien Lecornu bénéficie également de plusieurs avantages liés à sa nouvelle fonction. L’Etat prend en charge les frais de représentation du Premier ministre, à condition qu’ils soient «directement liés à l’exercice des fonctions ministérielles», comme l’avait précisé Edouard Philippe dans une réponse du 26 février 2019 à la députée Christine Pires Beaune. Dans ce même cadre, il avait rappelé que «les dépenses à caractère personnel ou familial des membres du gouvernement ne peuvent en aucun cas être prises en charge par l’Etat». Les avantages liés à la fonction concernent aussi les déplacements. Le chef du gouvernement dispose d’un véhicule avec chauffeur et bénéficie de la gratuité des trajets en première classe à la SNCF. Ces facilités visent à garantir la rapidité et la sécurité de ses déplacements officiels.
Le Premier ministre dispose par ailleurs de deux résidences. La plus emblématique est bien entendu l’hôtel de Matignon, situé dans le 7e arrondissement de Paris. Ce bâtiment historique est à la fois son lieu de travail et l’un des centres névralgiques de la vie politique française, où se tiennent réunions et arbitrages gouvernementaux. A cela s’ajoute une seconde résidence : le château de Souzy-la-Briche, dans l’Essonne. Ce domaine permet au chef du gouvernement de s’éloigner ponctuellement du tumulte parisien, tout en restant à proximité immédiate de la capitale.


















