
Häagen-Dazs dans la tourmente. Ce jeudi 22 mai, un ex-salarié du géant de la crème glacée et quatre autres hommes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Paris dans une affaire d’escroquerie, de corruption privée et de blanchiment, rapporte Le Parisien. Ils sont soupçonnés d’avoir orchestré une vaste arnaque dans le Val-de-Marne et dans le Pas-de-Calais, au préjudice du groupe. Entre 2020 et 2024, l’ex-employé et deux entrepreneurs auraient ainsi détourné 800 000 euros des comptes de l’entreprise.
Ces deux derniers suspects et deux complices présumés sont également soupçonnés d’avoir blanchi la somme de 7,2 millions d’euros, notamment par l’achat de voitures, de parfums et de vêtements. L’enquête a été lancée fin 2024 par la brigade de recherche et d’intervention financière (Brif) pour des soupçons de blanchiment et d’escroquerie impliquant une société de fourniture de palettes en bois installée au Kremlin-Bicêtre, dan le Val-de-Marne, relatent nos confrères.
Des bons de commande falsifiés
Rapidement, les enquêteurs découvrent que ses dirigeants entretiennent des liens troubles avec un salarié de l’usine Häagen-Dazs située à Arras, dans le Pas-de-Calais. Le stratagème, en apparence simple, repose sur une anomalie flagrante : aucun contrat n’existe entre les deux entreprises, pourtant des factures sont bel et bien émises par le glacier pour des achats de palettes. Les soupçons convergent alors vers un employé de l’usine. Interrogé, ce dernier admet alors avoir empoché entre 5 000 et 6 000 euros sur un compte PayPal durant l’année 2022.
En 2023, le fournisseur de palettes aurait franchi un cap en demandant au salarié d’ouvrir un compte Revolut afin d’y verser des commissions sur les achats. «Il aurait touché environ 45% des sommes versées pour des palettes qui, bien sûr, n’étaient jamais livrées. Ce qui lui ferait un bénéfice d’environ 300 000 euros», selon une source proche du dossier citée par Le Parisien.
Le quinquagénaire a reconnu avoir falsifié des bons de commande dès la fin d’année 2022, en échange d’une rétribution. Le parquet et plusieurs avocats de la défense ont demandé et obtenu le report du procès, qui a été fixé au 3 février 2026. Une procédure de plaider coupable pourrait être envisagée pour les faits de corruption.

















