
La durée moyenne arrêts de travail ne cesse de s'allonger depuis la fin de la crise sanitaire. C’est le principal enseignement d’une étude publiée par le groupe de conseil et de courtage d’assurance Diot-Siaci. Un constat sans appel : la durée moyenne des arrêts de travail pour les employés français en CDI a grimpé à 21,5 jours en 2024, soit 3 jours de plus qu’en 2022. Pour parvenir à ce résultat, les data-scientists se sont appuyés sur des données qui concernent plus d’un million de salariés français sur la période 2019-2024. «On constate une hausse de l'absentéisme en entreprise depuis plusieurs années, explique Sabeiha Bouchakour, directrice conseil chez Diot-Siaci. Globalement, les salariés qui arrivent en entreprise sont majoritairement investis, mais leur motivation est plus volatile, elle ne résiste pas notamment au manque de reconnaissance et au sentiment d'iniquité.»
Autre chiffre inquiétant, les arrêts de travail dits “longues durée”, c’est à dire de plus de 90 jours, restent à un niveau élevé et représentent désormais plus de la moitié des absences. Cette tendance s‘explique notamment par la recrudescence des risques psychosociaux dans les entreprises, ce qui peut avoir pour conséquence de favoriser les arrêts maladie causés par un burn-out ou une dépression. On observe également de fortes disparités en fonction des profils des salariés. Ainsi, les employés en CDI de moins de 35 ans sont trois fois plus concernés par l’absentéisme perlé (c’est-à-dire les arrêts courts et fréquents) que les plus de 55 ans.
Pour autant, toutes catégories d'âge confondues, le nombre d'arrêts maladie de courte durée représente une très faible part de la part totale des arrêts de travail. A noter que le taux d'absentéisme reste plus élevé chez les femmes que chez les hommes en 2024. «La nature des postes occupés par les femmes impactent davantage leur santé physique et mentale, justifie Sabeiha Bouchakour. Cela se ressent sur leur taux d'absentéisme.»
Le télétravail, une solution pour limiter les arrêts
Autre enseignement de l’étude, la première cause d’arrêt de travail en 2024 reste la maladie ordinaire (grippe, bronchite, gastro…), invoquée par 54% des salariés arrêtés interrogés. Mais d’autres facteurs sont de plus en plus prégnants, notamment la fatigue, mentionnée par 37% des salariés (et même 48% chez les moins de 25 ans), les troubles musculo-squelettiques ou encore les risques psychosociaux.
Terminons par un point positif. Le recours au télétravail permet d’atténuer les risques d’arrêt de travail puisque 67% des télétravailleurs affirment que la possibilité de travailler à distance leur a permis d’éviter un arrêt maladie. Une option toutefois loin d’être accessible à tous les salariés, puisque de grandes inégalités demeurent selon les catégories socioprofessionnelles.

















