C’est un sujet qui cristallise les tensions. Toujours à la recherche d’environ 5 milliards d’euros d'économie dans le secteur de la santé pour réduire le déficit public, l'exécutif dit vouloir lutter contre «l'explosion des arrêts maladie», à l'œuvre depuis plusieurs années. L’ancien premier ministre François Bayrou avait notamment proposé en juillet dernier de «limiter tout premier arrêt de travail à 15 jours en médecine de ville», afin de réduire le nombre de jours d'arrêt prescrits par les médecins. Dans ce contexte, le groupe Apicil, un des leaders de la protection sociale en France, a publié son quatrième observatoire des arrêts de travail, qui s’appuie sur des données recueillies auprès de 53 000 entreprises en 2024.

Selon le rapport, le taux d’absentéisme dans les entreprises françaises a progressé de 4,27 % en 2023 à 4,41 % en 2024, soit une hausse de 0,14 point. Par ailleurs, plus d’un quart des salariés (26,98%) ont connu au moins un arrêt de travail au cours de l’année, soit une augmentation de 0,66 point sur un an. En revanche, la durée moyenne des arrêts de travail reste globalement stable pour atteindre 9,85 jours en 2024, soit une légère hausse de 0,21 jour sur un an.

Une hausse des arrêts de moins de trois jours

A noter que les arrêts de durée intermédiaire demeurent de loin les plus fréquents : 39,17% concernent des arrêts de 3 à 7 jours et 24,85% des arrêts de 8 à 30 jours. De plus, le micro-absentéisme, c'est-à-dire les arrêts de travail d’une durée de moins de trois jours, a tendance à augmenter (+2 points sur un an). Et ce alors que les salariés du privé se voient appliquer une période de carence de trois jours en cas d’arrêt maladie, durant laquelle ils ne sont pas indemnisés par l’assurance maladie. Les arrêts de travail longue durée, c'est-à-dire de plus en 90 jours ont également progressé sont quant à eux restés stables (+0,20 point sur un an).

En ce qui concerne les causes de ces arrêts, ce sont les maladies qui arrivent largement en tête (90% des arrêts), devant les accidents du travail (4%). Suivent les temps partiels thépreutiques, qui sont en général prescrits pour accompagner le retour progressif du salarié à la suite d’un arrêt longue durée. «L’absentéisme s’impose comme un défi crucial pour les entreprises, les obligeant à repenser leurs pratiques managériales, leurs modes d’organisation et leurs politiques de prévention.», explique Thomas Perrin, Directeur Général Adjoint Services du Groupe APICIL.