
Si les «cars Macron» séduisent de plus en plus d’usagers, en revanche, l’état des gares, lui, laisse toutefois à désirer. 11,1 millions de passagers ont emprunté des lignes de car longue distance en 2024, selon un rapport de l’Autorité de régulation des transports (ART), soit une hausse de 14% en un an, rapporte Actu.fr. Un succès largement attribué à la «loi Macron» d’août 2015, qui a libéralisé ce marché longtemps dominé par le rail, avec pour objectif de démocratiser les déplacements à bas coût. Aujourd’hui, plus de 200 destinations sont desservies en France, principalement par FlixBus et BlaBlaCar Bus.
En ajoutant les trajets internationaux, la fréquentation annuelle atteint 27 millions de voyageurs. Parmi les lignes les plus empruntées : Lille–Paris, Paris–Rouen, Le Havre–Paris, mais aussi des liaisons transversales comme Clermont-Ferrand–Lyon ou Bordeaux–Grenoble. En dix ans, «ces autocars ont trouvé leur clientèle, ils répondent à une demande de gens qui n’avaient pas les moyens financiers ou les moyens de se déplacer», se félicite Michel Quidort, vice-président de la FNAUT (Fédération nationale des associations d’usagers des transports).
Pas de «gares routières dignes de ce nom»
Michel Quidort déplore cependant une qualité de service «plus discutable, notamment avec la quasi-inexistence de gares routières dignes de ce nom». Les opérateurs tirent également la sonnette d’alarme. «Ce qui freine le développement, ce n’est pas notre volonté, c’est le manque d’infrastructures», affirme Aurélien Gandois, directeur de BlaBlaCar Bus, qui regrette l’absence de «gares Macron» pour soutenir la croissance de ce mode de transport en France.
Charles Billard, porte-parole de Flixbus, partage cet avis : «Dans la loi Macron, ils ont libéralisé le voyage par autocar, mais ils n’ont pas prévu quelque chose pour accueillir ces autocars». «Le niveau d’équipement des grandes gares nationales reste en dessous des standards attendus», admet l’ART dans son rapport. L’attention est notamment portée sur la gare de Lille-Europe, sixième en 2024 avec plus d’un million de passagers, où aucun des neuf services étudiés (sanitaires, salle d’attente, personnel…) n’est disponible. «Il n’y a rien, ni abri, ni toilettes. Juste un poteau à côté d’une immense gare» ferroviaire, déplore Michel Quidort.
«On souhaite qu’à terme, dans une nouvelle loi des transports, il y ait quelque chose de plus cadré pour donner aussi les moyens aux villes», ajoute Aurélien Gandois. Sans des gares adaptées, le potentiel des «cars Macron» pourrait être freiné, au détriment des usagers qui cherchent une mobilité accessible et économique.


















