Pierre Gattaz est «en colère» contre les élus de la République, et il le fait savoir. Employant 2 000 salariés dans l’Hexagone, et alors qu’il souhaite continuer à embaucher et investir, la situation actuelle est «un gâchis énorme pour un pays comme la France», estime-t-il. La faute à qui ? A la classe politique, a-t-il laissé entendre mercredi soir sur BFMTV. Dans son viseur, les débats des dernières semaines, voire des derniers mois, sur le budget et les critiques incessantes envers le patronat.

Selon l’ancien patron du Medef (2013-2018), ce «qu’on vit actuellement est pathétique». «On parle de stabilité, mais une stabilité pour faire quoi ? S’il faut attendre mai 2027 sans réforme pour la France, c’est une catastrophe», a-t-il fustigé au micro de nos confrères, déplorant cette «petite musique contre les patrons, les entreprises». Pour Pierre Gattaz, c’est «une petite musique insupportable pour les forces vives, pour nos salariés, nos cadres, on a l’impression d’être des parias de voler l’argent public, par de gens qui sont des apparatchiks de partis qui n’ont jamais travaillé dans leur vie».

La taxe Zucman a crispé le patronat

Qui vise-t-il précisément ? Là encore, l’ancien patron des patrons n’a rien voulu cacher, évoquant des «gens à l’Assemblée nationale» et des partis plus globalement «très vocaux qui nous insultent toute la journée». Et parmi eux, La France insoumise : «Ils sont toujours en train de penser à des taxes alors que nous sommes le pays le plus taxé au monde», a sermonné celui qui est aussi président de BusinessEurope.

Parmi les débats qui l’ont fortement agacé ces dernières semaines, il y a évidemment le sujet de la taxe Zucman. Pierre Gattaz s’en est pris à des personnalités comme Gabriel Zucman, Thomas Piketty ou Eric Coquerel qui se sont succédé pour dire qu’«on se gavait de dividendes, d’aides publiques… Tout ça est insupportable !» Et de tirer une nouvelle fois à boulets rouges sur «les gens qui sont au pouvoir, qui ne connaissent pas l'entreprise, qui n'ont jamais travaillé et qui ne vivent que des impôts».

L’ancien patron du Medef estime enfin qu’il faudrait se concentrer pour faire face à la concurrence asiatique, mais également européenne : «On est en train de courir, on essaie de rattraper les Allemands, les Chinois (…) les Italiens aussi qui sont en train de nous dépasser, et pendant ce temps-là, nous avons une classe politique qui nous tape sur la tête alors que nous créons, la richesse, la croissance de l’emploi.»