Libérer du temps aux médecins… mais aussi aux patients. Voilà l’objectif du ministre de la Santé et de la Prévention François Braun qui a détaillé, mercredi 8 février, son ordonnance pour alléger le volume de tâches administratives aux docteurs. Pour y parvenir, l’ex-urgentiste fait de la chasse aux certificats médicaux inutiles une de ses priorités, avec des premières mesures d’ici la fin du premier trimestre 2023. Et pour cause, les docteurs consacrent, en moyenne chaque semaine, entre une heure et demie et deux heures aux demandes de certificat médical.

C’est en tout cas un des constats de la mission flash confiée à Jacques Franzoni, médecin et président de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Grand Valenciennes, et Pierre Albertini, ancien directeur général de la Caisse primaire d’Assurance maladie (CPAM) de Paris. “Il est donc urgent que le certificat médical devienne une exception dans les différents domaines concernés”, insiste le ministère dans un communiqué.

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Dans le viseur du gouvernement : les crèches, les écoles, les fédérations sportives, les employeurs mais aussi les maisons départementales pour les personnes handicapées et les conseils départementaux qui versent l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Pour cette aide, certains conseils départementaux exigent un certificat médical alors qu’il n’est pas nécessaire, selon le ministère de la Santé. Tour d’horizon des certificats inutiles qui doivent disparaître.

Rappel à l’ordre pour les crèches

Le rapport du Dr Jacques Franzoni et de Pierre Albertini fait en effet état des exigences injustifiées des crèches. “Les médecins déclarent être régulièrement sollicités à mauvais escient pour la délivrance de certificats médicaux [pour la] prise de médicaments”, pointent-ils.

Dans une interview accordée à Capital en amont de son audition par la mission flash, le Dr Elise Fraih, présidente du regroupement autonome des jeunes médecins installés et remplaçants (ReAGJIR), prenait l’exemple de “l’autorisation de donner du doliprane dans les crèches”. La pratique n’ayant jamais été vraiment encadrée selon elle, de nombreux docteurs se retrouvent à faire des duplicatas d’ordonnance pour les crèches.

Or, comme le rappellent les auteurs du rapport de la mission flash, “dans le cas d’un médicament prescrit, lorsque son mode de prise ne présente pas de difficultés particulières ni de nécessité d’apprentissage et lorsque le médecin n’a pas prescrit l’intervention d’un auxiliaire médical, l’aide à la prise du médicament est considérée comme un acte de la vie courante”. L’autorisation des parents, accompagnée de la prescription médicale, suffit aux assistantes maternelles. Inutile donc, pour les parents, de consulter leur médecin pour un certificat médical dans ce cadre.

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