Selon une information exclusive des Échos, le projet de budget 2026, présenté le 15 juillet dernier par François Bayrou avant la chute de son gouvernement, contient plusieurs surprises. Et parmi elles, il y a un nouveau prélèvement social de 8% sur les avantages aux salariés, c’est-à-dire sur les titres-restaurant, ou encore les chèques-vacances, et les activités financées par les comités d’entreprise. Pour l’ancien gouvernement, l’idée est d’augmenter les recettes de la Sécurité sociale d’environ 950 millions d’euros en s’attaquant à ces compléments de rémunération, qui pèsent de plus en plus lourd dans la politique salariale des entreprises. Si elle voit le jour, la mesure rendra mécaniquement ces avantages plus coûteux pour les employeurs, au risque de les inciter à réduire leur générosité.

Dans ce contexte politique instable, c’est une nouvelle délicate. Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu doit porter désormais un budget 2026 déjà bien ficelé. Il doit donc aller très vite pour continuer à convaincre de l’adéquation de ce plan visant à un redressement de 44 milliards d’euros. Mais certaines des mesures qu’il contient semblent impossibles à faire voter, que ce soit le gel des prestations sociales, la suppression de jours fériés, ou encore la hausse des franchises médicales.

Une résolution potentiellement impopulaire

Le projet de taxe affirme cependant que les titres-restaurant, chèques-vacances et autres avantages échapperaient toujours à la CSG et à la CRDS. Une mesure pour préserver le pouvoir d’achat des ménages, et contenir les réactions face à cette initiative. Face à cette taxe, la crainte principale serait que le volume d’avantages distribués soit très diminué, puisque les employeurs pourraient bien revoir leur distribution. Mais ce risque serait limité, car ces compléments de revenus seraient bien moins coûteux que des hausses de salaires.

Mais il y a un effet pervers à cette mesure. En effet, les PME pourraient bien se décourager d’installer ces dispositifs, voire de les maintenir. Déjà l’année dernière, la Cour des comptes pointait l’ampleur de plus en plus grande des compléments, ainsi que les pertes qu’ils entraînent pour la Sécurité sociale. En effet, depuis 2000, la valeur des titres-restaurant distribués augmente de plus de 5% par an, alors que les salaires eux, progressent de seulement 3% en moyenne.