Une autre conséquence de la censure du gouvernement de Michel Barnier. Le ministère de l’Éducation nationale a publié, au Journal Officiel, le nombre de postes ouverts aux concours des enseignants du second degré pour 2025. Le capes externe, voie privilégiée de recrutement des professeurs de collèges et lycées généraux, proposera 4 890 postes, soit 232 de moins que cette année. C’est également 1 000 de moins qu’en 2017. Quant au «troisième concours» du capes, ouvert aux candidats qui ont une expérience professionnelle dans le privé, il perd près d’un quart de ses postes.

Si l’on s’intéresse davantage aux matières concernées au capes externe, on s’aperçoit que certaines disciplines gagnent des postes comme les sciences de la vie et de la Terre ou l’histoire-géographie, explique Le Monde. Au contraire, et c’est ce qui est problématique, d’autres en perdent considérablement alors que ce sont des matières «en tension», dans lesquelles les enseignants sont déjà peu nombreux comme par exemple en allemand où le nombre de postes passe de 165 en 2024 à 101 en 2025. Il aura été divisé par deux depuis 2023. Au cours de la même période, la baisse est de plus de 10 % en espagnol et 12 % en physique-chimie.

Vers du recrutement de contractuels ?

Une telle réduction du nombre d’enseignants titulaires est difficilement explicable alors que le projet de loi de finances prévoyait le même volume de recrues en 2025 qu’en 2024, soit 10 255. Dans le même temps, le ministère annonçait une «cible» de recrutements moins élevée, à 9 755. Mais au regard des résultats des disciplines qui gagnent des postes, ce sont celles qui réussissent pleinement au concours alors que celles qui en perdent davantage sont les plus déficitaires, ce qui entraîne de plus grandes disparités.

En sept ans, le nombre des enseignants non titulaires dans l’enseignement public a augmenté de 18 %, pour dépasser désormais les 49 000. C’est pourquoi «on peut s’interroger sur la volonté du ministère d’aller de plus en plus vers du recrutement de contractuels», estime Sophie Vénétitay, secrétaire générale du premier syndicat du second degré, le SNES-FSU, auprès du Monde.