Patrick Mignola riposte face aux accusations d’austérité. Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche ce 24 août, le ministre des Relations avec le Parlement défend fermement le budget 2026, à la veille de la conférence de presse de François Bayrou prévue ce lundi à 16 heures. «Parler de budget d’austérité est politiquement malhonnête et arithmétiquement sans fondement», affirme-t-il. Le ministre justifie l’effort demandé : la dépense publique et sociale devait mécaniquement croître de 66 milliards d’euros l’an prochain. Le gouvernement prévoit de limiter cette hausse à 22 milliards, en réalisant 44 milliards d’économies.

«Il s’agit de refroidir le moteur en trouvant la répartition la plus juste possible de l’effort», assure-t-il. Interrogé sur la possibilité d’une flambée de colère dans le pays, Patrick Mignola se montre prudent mais déterminé. «Le pays est fragile, la population est divisée. Les fractures se nourrissent et s’amplifient à coups d’algorithmes sur des réseaux devenus ‘antisociaux’», déclare-t-il.

Le risque de «défaillance financière»

Quant au spectre d’une censure parlementaire, le ministre reste confiant : « Nous suivrons la même méthode que celle que nous avons suivie pour le budget précédent», tout en soulignant que nous sommes «à la veille d’un moment où la France pourrait se retrouver en défaillance financière». «Si cela se produit, comme l’Italie ou le Portugal l’ont vécu, ce ne seront plus les politiques qui construiront le budget, mais bien les agents du FMI». Selon lui, les mesures imposées dans un tel scénario seraient «aussi violentes pour les Français qu’humiliantes pour notre nation».

Questionné également sur la possibilité de faire davantage contribuer les ménages les plus aisés, Patrick Mignola ne ferme pas la porte, mais pose une condition claire : «Toutes les propositions sont recevables, à une condition : ne pas bloquer la croissance et l’économie françaiseLe défi pour François Bayrou est désormais de faire passer son message afin d’éviter que la rentrée ne se transforme en crise politique.