Visiblement, François Bayrou souhaiterait un peu d’apaisement pour la rentrée. Si plusieurs journées de grève sont annoncées ainsi qu’un jour de mobilisation le 10 septembre prochain, le Premier ministre a appelé à «une rentrée à la hauteur de l’histoire», dans un entretien accordé au Parisien. «C'est : Le pays est devant de grands risques, tiens, nous allons le bloquer ! Comment défendre ça ?», s’interroge le locataire de Matignon.

«De Gaulle avait raison, les forces politiques sont obsédées par la prochaine élection. Et comme il est plus facile d’être contre… C’est comme dans le film Astérix et Obélix : mission Cléopâtre : “Pas content ! Pas content !”», a-t-il ironisé, alors qu’insoumis, socialistes, communistes et écologistes ont soutenu l’appel citoyen à «tout bloquer». Selon François Bayrou, les oppositions contribuent à précipiter le pays dans l’impasse.

La menace d’une motion de censure n’inquiète pas le Premier ministre

Face au «climat de rapport de force», le chef du gouvernement estime qu’il existe un risque d’une «rentrée de décomposition avec mobilisation, négociation, marche arrière». «Seule l'adhésion des Français peut changer les choses», explique celui qui tiendra une conférence de presse lundi. Par ailleurs, il avait appelé les internautes à lui écrire pendant l’été. «Ce qu'on entend le plus souvent : 'Des efforts oui, mais pas pour moi. Les immigrés, les riches, c'est eux qu'il faut faire payer'. En réalité, il faudra que tout le monde participe», martèle-t-il.

Au sujet de son avenir politique, François Bayrou a conscience de ne disposer ni de majorité ni véritablement de soutien au sein de la coalition gouvernementale. Et la menace d'une censure à l'occasion des débats budgétaires plane toujours. «On ne peut pas empêcher les gens d’être suicidaires», assure-t-il au sujet d’une éventuelle jonction des socialistes au vote d’une motion de censure. «Ils y laisseraient la peau, car, derrière, l'extrême droite emporterait la mise», déclare le Premier ministre.