«Nous avons besoin de visibilité et stabilité», a lancé le patron du Medef, Patrick Martin, mardi 21 octobre sur le plateau de TF1. Alors que l’examen du projet de budget 2026 déposé par le gouvernement de Sébastien Lecornu doit s’ouvrir lundi 27 septembre, le Medef dit craindre «que la potion soit encore plus amère à la sortie des votes».

La crise politique qui court depuis quelques mois préoccupe les entrepreneurs et particulièrement les plus petits d'entre eux. Selon une étude du syndicat des indépendants publiée par RMC le 9 octobre, 40% des patrons de TPE (très petites entreprises) sont inquiets face à l’instabilité politique actuelle. 55% d’entre eux sont confrontés à des problèmes de trésorerie et 16% envisagent même de cesser leur activité avant la fin de l’année 2025.

L’immobilier, un «domaine d’activité dépendant de la conjoncture politique»

C’est le cas de Sandrine, qui dirige une agence immobilière avec son mari en Nouvelle-Aquitaine. «Nous ne sommes qu’en octobre, et la fin d’année est encore bien loin pour savoir si nous pourrons tenir bon et passer ce mauvais moment, ou bien si la crise nous aura eu», lance la professionnelle de l’immobilier.

Installé depuis plus de 10 ans, le couple assure avoir déjà «connu des crises». D’autant plus que l’immobilier est un «domaine d’activité dépendant de la conjoncture politique, bancaire, des aides de l’état…», souligne-t-il. Mais «fin 2023, après l’effervescence du post Covid», les taux d’emprunts sont remontés à plus de 4,5% marquant le début d’une longue période de crise pour ces entrepreneurs, qui ont dû se séparer des deux salariés.

La TPE, qui n’emploie désormais plus de salariés, se dit «écrasée par les charges d’une structure indépendante». «Nous avons des difficultés à faire face à nos charges, et essayons au maximum de continuer à nous verser un salaire minimum», malgré des horaires à rallonge, explique Sandrine.

En parallèle, la clientèle de l’agence immobilière s’est réduite face à la frilosité des banques à accorder des prêts. La crise politique actuelle «nous impacte systématiquement parce qu’on est très dépendant des banques», lance Sandrine. Or plus la citation politique est incertaine, plus les banques rechignent à prêter, argumente l’agente immobilière. «Plusieurs de nos confrères réfléchissent à mettre la clé sous la porte, malheureusement nous ne savons pas combien de temps nous allons pouvoir faire face à cette situation», regrette Sandrine. L’agente immobilière dénonce au passage la tentation de passer en indépendant afin de diminuer les charges.