Emmanuel Macron a rendez-vous avec les Français. À 20h10, ce mardi 13 mai, le président de la République débattra en direct avec un certain nombre de personnalités issues de la société civile. Sur le plateau de TF1, le chef de l’Etat répondra pendant deux heures et demie aux questions relayées par le journaliste Gilles Bouleau.

Après s’être éclipsé du devant de la scène depuis l’annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, le Président tient à montrer qu’il reprend la main notamment sur le plan international. L’équilibre mondial a été quelque peu bousculé par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et ses diverses annonces. «Parce qu’il y a un contexte international très tendu, il y a une nécessité d'être agile, allant au niveau national», a indiqué un proche, rapporte l’AFP. Ce dernier a souligné la «capacité d’impulsion» du président au-delà de son domaine réservé, la politique étrangère.

Emmanuel Macron interrogé sur une multitude de sujets

Mardi, dans Emmanuel Macron - Les défis de la France, le titre donné à l’émission, le chef de l’Etat fera face à 100 m2 d’écrans sur lesquels différentes personnalités interviendront pour des débats d’une quinzaine de minutes. La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, est attendue. Elle devrait interroger le président de la République sur la réforme des retraites. L’ancien journaliste sportif Charles Bietry, atteint de la maladie de Charcot, qui lui a fait perdre la faculté de parler, devrait interroger Emmanuel Macron sur l’aide à mourir, un droit pour lequel il milite, via un dispositif de voix recrée par intelligence artificielle.

Le maire de Béziers, Robert Ménard, devrait interroger le président sur la sécurité. Le journaliste de LCI, Darius Rochebin, prendra la parole sur les enjeux internationaux. L’essayiste libérale et directrice de la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (Ifrap), Agnès Verdier-Moliné, devrait le questionner sur les finances publiques. Le thème de l'environnement sera abordé par la journaliste Salomé Saqué. L’ex-ministre Cécile Duflot, et désormais directrice de l’ONG Oxfam, interrogera le président sur une éventuelle taxe sur l’héritage.

Des personnalités plus surprenantes prendront la parole comme le Youtubeur Tibo Inshape qui interpellera le chef de l’Etat sur le sport à l’école. L'influenceur coach Sylvie Eberena prendra la parole sur le port du voile. Quant à la situation dans la bande de Gaza, elle sera abordée par un humanitaire.

Trois jours après son déplacement à Kiev, le chef de l’Etat sera aussi très attendu sur l’Ukraine, alors que les évènements semblent s’accélérer avec une possible rencontre au sommet jeudi à Istanbul, en présence de Donald Trump.

Vers l’organisation d’un référendum ?

Le président de la République devrait donc profiter de son regain de popularité dans les sondages pour sortir de son domaine réservé et marcher sur les platebandes de son Premier ministre, François Bayrou. «Chassez le naturel, il revient au galop. Son objectif, c’est de rester président jusqu’à la dernière seconde», a commenté un membre du gouvernement.

Reste qu’Emmanuel Macron est bien le seul à pouvoir décider de la tenue d’un référendum, un outil qui lui fait de l'œil depuis son premier mandat. Rappelez-vous. Au cours de ses vœux pour l’année 2025, le chef de l’Etat avait affirmé que les Français seraient prochainement amenés à «trancher» sur certains sujets. Alors que le gouvernement ne dispose plus de majorité à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron pourrait bien annoncer la tenue d’un référendum.

Le Président réfléchirait à plusieurs questions simultanées, sur différents thèmes. Temps d’écran des enfants, fin de vie, réforme territoriale, immigration… Les spéculations sont multiples. L’article 11 de la Constitution encadre strictement le champ du référendum. Seuls les projets de loi «portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent» peuvent faire l’objet d’un référendum.

Sont aussi concernés les textes qui tendent à «autoriser la ratification d’un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions». Le référendum a été utilisé pour la dernière fois en France en 2005. À l’époque, Jacques Chirac avait invité les Français à se prononcer sur le projet de Constitution européenne. Le référendum avait abouti à une victoire du «non».