Le Rassemblement national, la France insoumise et même certains cadres à droite ou au centre la réclament : une dissolution de l’Assemblée nationale est-elle une solution après la démission de Sébastien Lecornu ? Reçue par Emmanuel Macron à l’Elysée mardi 7 octobre, en compagnie de Gérard Larcher, le président du Sénat, Yaël Braun-Pivet a expliqué sur RTL ce matin que le sujet de la dissolution «n’était pas l’objet de l’entretien avec le président». «Nous avons discuté sur les différentes solutions possibles et l’issue à cette crise politique», a-t-elle souligné.

Et si la présidente de l’Assemblée nationale a révélé que l’exécutif s’était «mis en mode action pour éviter que la France s’enfonce dans une crise qui serait néfaste pour tout le monde», elle juge qu’une dissolution ne serait pas la bonne solution. Si la dissolution de l’Assemblée fait partie des outils qui sont à sa main, cela «ne doit pas arriver, car la dissolution est coûteuse et mettrait un coup d'arrêt total à notre pays», a argumenté Yaël Braun-Pivet.

Le risque d’une nouvelle «assemblée divisée et fracturée»

La députée des Yvelines estime de surcroît qu’il «n’y aura pas de budget» et que cela «nous mettrait dans une situation économique et financière compliquée, et surtout elle ne résoudrait pas grand-chose». Pour justifier ses propos, Yaël Braun-Pivet avance qu’elle n’a encore pas vu à ce jour «quelconque étude ou sondage qui nous dit que demande l’Assemblée nationale aurait une majorité absolue», pointant du doigt au passage le «risque d’une assemblée divisée et fracturée».

Et si la situation est si embourbée aujourd’hui, la présidente de l’Assemblée l’impute à «notre incapacité à tirer les conséquences d’une évolution de notre vie politique qui fait que nous n’avons pas de majorité absolue et qu’il faut gouverner autrement». Ce scénario écartant une dissolution semble se profiler. En intervenant depuis Matignon ce mercredi matin, le Premier ministre démissionnaire s’est félicité de la volonté affichée par les politiques consultés «d'avoir un budget» avant le 31 décembre. Selon lui, cette «convergence éloigne la perspective de dissolution».