
Shein connaît un petit moment de répit. Vendredi 7 novembre, la plateforme chinoise de e-commerce et de fast-fashion a échappé à une suspension en France, bien qu’elle reste «sous surveillance rapprochée des services de l'Etat». Le gouvernement avait d’ailleurs précisé que les poursuites en justice étaient maintenues. Pour autant, la situation est loin d’être apaisée. Alors que le patron du géant asiatique, Donald Trang, avait envoyé une lettre au ministre du Commerce et des PME, ce dernier l’avait déjà renvoyé dans ses cordes une première fois.
Serge Papin a réitéré ses propos ce lundi 10 novembre sur les antennes d’ICI. «Quand on est en confrontation comme ça, quand on rencontre quelqu’un, c’est qu’on a envie de négocier», a rappelé le ministre en préambule. Or, à l’heure actuelle, rien n’a changé. «Pour l’instant, je n’ai pas envie de négocier avec le patron de Shein. Il faut d’abord qu’il se mette au droit des règlements de notre pays», a martelé le ministre.
Des «produits dangereux» qui servent à un «commerce illicite»
Serge Papin a en outre évoqué la deuxième raison de son refus de rencontrer Donald Trang : les poursuites judiciaires. «Le parquet s’est emparé de l’affaire», ainsi, en tant que ministre, il se doit d’attendre afin de ne pas interférer, a-t-il laissé entendre. Au cours de cet entretien, le ministre du Commerce et des PME a rappelé que certains objets vendus sur la plateforme étaient toujours problématiques, sans parler des poupées à caractère sexuel ou des armes de catégorie A.
Sur les ondes d’ICI, Serge Papin a indiqué avoir assisté à l’ouverture de colis où se trouvaient des «produits dangereux». Il a alors cité des cartons avec du vernis à ongles où il y avait 1 000 flacons : «Ce sont des produits dont a de gros doutes sur leur dangerosité et qui sont destinés à la revente», a-t-il rappelé, laissant entendre qu’ils servaient à «du commerce illicite» et donc qu’il y avait une «double faute».
Serge Papin a alors rappelé que si Shein «arrête sa plateforme ‘marketplace’, ça veut bien dire qu'ils ne contrôlent pas grand-chose», saluant ainsi «une première victoire». Vendredi dernier, l’ancien directeur général de Système U avait sonné l’alerte, fustigeant «un Far West numérique». Pointant du doigt la vente de «choses complètement aberrantes», il ajoutait : «Il se vend tout et n’importe quoi sur ce site, et il faut absolument intervenir.»



















