Peut-être va-t-il vraiment finir par cramer la caisse… La campagne de l’entre-deux-tours a en effet été l’occasion, pour Emmanuel Macron, de multiplier les promesses électorales de dernière minute, plutôt coûteuses et pas toujours chiffrées. Les enseignants ? Ils seront finalement tous revalorisés de 10%, sans condition, avec un salaire minimum de 2.000 euros par mois. Les fonctionnaires ? Leur point d’indice, gelé depuis 2017, sera réévalué dès l’été pour tenir compte de l’inflation, c’est promis. Et les retraites ? Le locataire de l’Elysée s’est dit prêt à « ouvrir la porte » à un report de l’âge légal de départ à seulement 64 ans, plutôt qu’à 65.

Voilà qui s’ajoute à la liste, déjà longue, des mesures annoncées mi-mars, lors de la présentation officielle de son programme. « D’après nos calculs, ce programme représente 45 milliards de dépenses supplémentaires par an. Sur cinq ans, cela fait une addition très importante », chiffre Lisa Thomas-Darbois, chargée d’études en économie et finances publiques à l’Institut Montaigne. Bien évidemment, Emmanuel Macron a joué sur le sérieux, en présentant en même temps un plan de financement de ses mesures. Il n’a toutefois pas été le chercher bien loin, puisqu’il consiste essentiellement à recourir aux mêmes ficelles qu’en… 2017.

« Sa doctrine du premier quinquennat était de dire : on ne peut régler le problème de financement des politiques publiques que par un accroissement de la valeur ajoutée, analyse Eric Pichet, économiste et professeur à la Kedge Business School. D’où les réformes engagées sur la fiscalité du patrimoine et des entreprises. » Baisse de l’impôt sur les sociétés, transformation de l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune) en IFI (impôt sur la fortune immobilière), suppression de la taxe d’habitation… Au total, ce sont 50 milliards d’euros qui avaient été redistribués aux ménages et aux entreprises.

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