«Les classes moyennes, cœur battant de notre pays, artisans de la grandeur et de la force de notre nation française.» Mardi 9 janvier, lors de la passation de pouvoir avec Elisabeth Borne, le nouveau Premier ministre Gabriel Attal n’a pas manqué de s'adresser à «ces femmes, ces hommes, ces familles qui se lèvent tous les matins pour aller travailler, qui peuplent notre territoire, et que l’on entend pas souvent». Fin politique, le nouvel hôte de Matignon a choisi d’envoyer un message clair dès sa prise de fonction : la classe moyenne «qui travaille et qui finance par son travail notre modèle social» sera la priorité de son gouvernement.

Une semaine plus tard, mardi 16 janvier, Emmanuel Macron n’a pas dédit son Premier ministre pendant sa grande conférence de presse qui a rassemblé 8,7 millions de téléspectateurs. Au contraire, le président de la République a confirmé que la baisse d’impôt de deux milliards d’euros, qu’il avait lui-même promise aux classes moyennes en mai 2023, se concrétisera en 2025. En revanche, le locataire de l’Elysée a soigneusement évité de répondre à la question qui fâche : qui seront précisément les bénéficiaires de cette ristourne fiscale ? Une dérobade présidentielle qui a peut-être été réalisée à dessein… La notion de «classes moyennes» ne faisant l’objet d’aucune définition précise. «Si bien que parler de “classes moyennes” relève surtout du discours politique et permet à un grand nombre de personnes de s’identifier», développe Raul Sampognaro, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

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