
Faut-il instaurer la taxe Zucman comme le réclame la gauche, en imposant un impôt plancher sur la fortune de 2% pour les Français les plus riches (patrimoine dépassant les 100 millions d’euros) ? Sébastien Lecornu n’y est pas favorable, en revanche, il plaide pour davantage de «justice fiscale». Pour le patronat, cette taxe est également inenvisageable. Invité de BFMTV lundi soir, le patron du Medef, Patrick Martin, a une nouvelle fois qualifié cette taxe de «proposition lunaire» qui ne rendrait pas service aux entreprises.
En outre, Patrick Martin a rappelé que cette proposition était «inconstitutionnelle», avant de déplorer «faux débats», à l’image d’un éventuel retour de l’ISF. Il répond notamment aux accusations de complaisance de la part d’Emmanuel Macron et du Premier ministre en faveur des chefs d’entreprise. «Ce qui nous intéresse, c’est de savoir si ce pays va réussir ou pas», souligne-t-il en préambule. Et d’ajouter : «Si c’est de donner aux deux millions de Français qui ont trouvé un emploi depuis lors et de ce fait, je dis que c’est très bien de donner aux entreprises.»
Trop d’aides aux entreprises ?
Le patron des patrons s’inscrit en faux contre les accusations selon lesquelles l’argent va «dans la poche des actionnaires». Renvoyant vers l’accord sur le partage de la valeur, Patrick Martin réaffirme qu’«il ne s’est pas déformé au fil des ans au bénéfice des actionnaires». Il s’insurge ainsi contre «cette captation du débat public autour d’idées qui sont fausses et ne correspondent pas aux réalités» et ajoute : «Nous entrepreneurs, nous voulons dire que le pays s’égare sur une mauvaise voie», considérant que cela pénalisera à terme les entreprises et les actionnaires «mais surtout l’emploi dans le pays, notre balance commerciale et tutti quanti.»
Dans la foulée, le président du Medef est revenu sur les aides accordées aux entreprises, dont le chiffre est souvent contesté. Défendant ces aides, comme celles pour l’apprentissage, il a assuré sur BFMTV qu’il fallait être «très précautionneux quand on parle de tout ça». Il se dit d’ailleurs prêt à lâcher du lest sur certaines d’entre elles, car «2 270 dispositifs d'aide, c'est absurde».
Baisser les impôts de production
Toutefois, il souhaite des contreparties : «On dit, ok, on supprime un certain nombre d'aides, mais à due concurrence, à l'euro près.» Parmi les pistes évoquées, Patrick Martin plaide pour une diminution de la «fiscalité base» comme les impôts de production. «Les impôts de production sont une aberration et pénalisent l’économie française», rappelle-t-il en citant le rapport du conseil des prélèvements obligatoires. D’après lui, les entreprises françaises restent «les plus taxées au monde».




















