«Je ne sais pas danser la Zucmania, et je n'ai pas l'intention de m'y adonner.» Le message est clair. Face à l’assemblée présente au sein de l’Accor Arena, mardi 23 septembre, à l’occasion de l’événement Big organisé par BpiFrance, le patron du Medef a fustigé la proposition de Gabriel Zucman d’une taxe sur les hauts patrimoines. Celle-ci consisterait à imposer à 2% minimum par an le patrimoine, y compris professionnel, des 1.800 Français les plus riches.

«Nous devons revendiquer (notre) contribution essentielle au bien public», pendant que «circulent frénétiquement avec un niveau de décibels extrêmement élevé, certaines théories dangereuses pour nos entreprises», a scandé Patrick Martin. Pour cela, il propose alors d’organiser, «toutes organisations patronales confondues», un «énorme meeting dans quelques jours pour dire positivement, joyeusement, ce que nous sommes et ce que nous sommes fiers d'être».

Un «grande mobilisation patronale» qui ne fait pas l’unanimité

A l'issue d'un réuion où étaient présentes les deux autres organisations patronales représentatives, la CPME et l’U2P, Patrick Martin a précisé que cet événement «embarquerait un très grand nombre d’organisations patronales» et surtout qu'elle se tiendrait le 13 octobre. Le patron du Medef avait déjà évoqué cette initiative dès la mi-septembre, prévenant d'une «grande mobilisation patronale» si les impôts augmentaient, dans le cadre du projet de budget 2026.

Ce qui est certain, c’est que celui-ci ne fait pas l’unanimité chez les organisations patronales. Par la voix de son président Amir Reza-Tofighi, la CPME, deuxième organisation représentative des entreprises, n’a pas pu non plus donné de précisions sur l'événement mais a déclaré «qu’il y a actuellement une colère des chefs d’entreprise qui ont l’impression d’être caricaturés dans le débat public».

Du côté de la troisième organisation patronale, l’U2P (entreprises de proximité) ne se rendra pas pour sa part à un tel rassemblement. Michel Picon, son président, reproche à celui du Medef d’avoir appris sa volonté d’organiser un meeting dans la presse avant de lui en parler directement. C’est «ralliez-vous à mon panache blanc», a-t-il jugé. A la sortie de la réunion avec le Premier ministre, Michel Picon a souligné le besoin «d'apaiser et de réconcilier les choses». Et d'ajouter qu'il ne croyait pas à «une grande manifestation qui opposerait les uns aux autres». Si chacun «devra faire un effort à sa mesure», il devra être «équitablement partagé», a-t-il martelé.