Quelques centimes d'euros en plus. Uber Eats prévoit d’augmenter légèrement les revenus de ses livreurs. Le leader du marché de la livraison de repas a annoncé la mise en place dès le «1er juin» d’un minimum garanti par course. Le seuil était fixé à 2,85 euros «depuis très longtemps», selon Fabian Tosolini, représentant du syndicat majoritaire Union-Indépendants, cité par Capital. La plateforme entend désormais le relever à 3 euros, une première dans le secteur en France.

«L’entreprise n’avait jusque-là aucun minimum garanti et pouvait unilatéralement fixer à la hausse ou à la baisse le prix plancher de ses courses», a rappelé Uber Eats à l’AFP. Cette décision intervient après un recadrage de l’Arpe, l’autorité de régulation du secteur, en avril. Car avec l’inflation, les revenus des livreurs ont fortement chuté depuis 2021. Le taux horaire brut a reculé de 34,2% chez Uber Eats, mais aussi de 26,6% chez Stuart et de 22,7% chez Deliveroo.

Selon Bastien Pahus, directeur général d’Uber Eats pour la France, la Suisse, la Belgique et le Luxembourg, près de 70% des 65 000 livreurs indépendants de la plateforme «bénéficieraient de cette initiative», toutes les courses ne dépassant pas actuellement le seuil des trois euros.

Les livraisons vont-elles coûter plus cher aux consommateurs ?

Cette hausse des revenus des livreurs fera-t-elle pour autant grimper le prix de la livraison de votre burger ? Uber Eats l'assure : «La mise en place de ce revenu minimum par course ne sera pas répercutée sur les consommateurs». Le passage à 3 euros ainsi que les autres mesures annoncées «seront financées par l'enveloppe de 2 millions d'euros que nous débloquont immédiatement», assure la société. Ce geste est «un premier pas», a souligné Bastien Pahus. Les livreurs réclament depuis plusieurs années une revalorisation de leur rémunération et de meilleures conditions de travail.

En ce qui concerne les autres mesures «liées à la santé et la sécurité» des livreurs, la plateforme a ainsi annoncé un partenariat avec l’entreprise Zoomo visant à réduire le coût du forfait mensuel de location d’un vélo électrique, passant de 140 à 70 euros. A Paris, les restaurants signataires d’une charte d’engagement proposeront prochainement aux livreurs Uber Eats un pack d’équipement de sécurité comprenant un casque, des bandes et un gilet réfléchissants, ainsi qu’un accès à des toilettes, «un besoin souvent exprimé par les livreurs».

Enfin, Uber Eats s’engage également à financer «l’accès à une formation professionnalisante» à destination de «quelques dizaines de coursiers», dans les secteurs de la logistique, de la restauration ou encore du service à la personne.