Le CAC 40 a bondi dernièrement, à l’instar de Wall Street (S&P 500, Dow Jones et Nasdaq). La Bourse a fait fi de deux mauvaises nouvelles pour la croissance économique américaine : un shutdown (arrêt des activités gouvernementales) à la durée incertaine et les plus mauvais chiffres de l’emploi en 14 ans (pour le taux d’embauche). En l'absence d'accord entre Démocrates et Républicains sur le budget, les Etats-Unis débutent une période de shutdown, caractérisée par une fermeture des services gouvernementaux, avec un impact à la clé sur la croissance économique en raison de la «baisse de la consommation des fonctionnaires impayés, des projets d’investissement suspendus et des recrutements gelés», explique Milleis Banque Privée.

Le shutdown survient au pire moment car il y a «une incertitude sur l’état réel de l’économie américaine et sur l’évolution de la trajectoire des taux directeurs de la Fed», déplore Pictet AM. Comme les chiffres de l’emploi de vendredi ne devraient a priori pas être publiés du fait du shutdown, la société de gestion genevoise s’attend pour le moment à «un grand flou artistique». Et alors qu'historiquement, la durée moyenne des shutdowns est de 8 à 9 jours, cette fois-ci, ça «risque d’être plus long», juge Pictet AM. La Bourse devra compter pour l’heure sur les statistiques privées comme l’enquête ADP sur l’emploi, mais qui comportent souvent des lacunes. Mais ça ne «semble pas poser problème au marché actions, rarement affecté par les shutdowns. Et encore moins dans le contexte actuel de liquidité abondante», souligne Pictet AM.

L’emploi américain est sous pression, ce qui devrait peser sur la croissance économique, comment réagira la Bourse ?

L’emploi aux Etats-Unis continue tendanciellement à se dégrader. Le rapport ADP sur l’emploi conforte davantage l’hypothèse que le marché du travail ralentit fortement, avec même une possible dégradation supplémentaire en répercussion du shutdown. Ainsi, CPR AM dit ne pas douter que la Fed va continuer son cycle de baisses de taux. Le taux d’embauche poursuit sa tendance baissière et revient à son plus bas niveau depuis 2011 ! Et pour la troisième fois en quatre mois, le rapport ADP pointe des destructions d’emplois : c’est inédit «depuis le pire de la crise du Covid-19», fait valoir le gérant d’actifs.

Sur le front de la croissance économique, les perspectives de la zone euro paraissent - au-delà des difficultés actuelles de l’économie française - pour le moment plus attractives. En Allemagne, après l’adoption du Budget par le Bundestag la semaine dernière, Berlin s’apprête à déployer son grand plan de dépenses publiques (infrastructures et défense). Si la vitesse d’exécution de ce plan constitue un aléa, LBP AM juge que le trimestre qui débute et surtout 2026 verront une impulsion totale pour l’économie de près de 1,6 points de produit intérieur brut (PIB). Un impact massif, donc. Ce plan de dépenses, qui «devrait stimuler la confiance et atténuer les effets négatifs du choc des droits de douane de Donald Trump, est un facteur majeur dans notre optimisme d’une reprise plus marquée de l’économie de la zone euro au cours des trimestres à venir», relève LBP AM.

CAC 40, Nasdaq, S&P 500… Quel potentiel pour la Bourse et les ETF sur actions selon l’analyse technique et l’analyse financière ?

Selon l’analyse technique, depuis notre analyse du jeudi 25 septembre sur le CAC 40, l’indice actions phare de la Bourse de Paris a réussi à franchir l’obstacle horizontal de 7 935-7 943 points et tente actuellement de franchir (à l’heure où ces lignes sont écrites) celui de 7 979-8 025 points. La Bourse des Etats-Unis, dopée actuellement par un surcroît d’enthousiasme pour les actions du secteur de l’intelligence artificielle et plus généralement par les espoirs de baisses de taux de la Fed (du fait des craintes accrues sur l’emploi et la croissance économique) est quant à elle surachetée (selon les indicateurs mathématiques).

A Wall Street, ce phénomène préoccupant incite à la prudence sur le S&P 500, le Dow Jones et le Nasdaq. Alexandre Baradez, responsable de la recherche marchés chez IG France, redoute même un éventuel plongeon des actions des 7 Magnifiques (Amazon, Nvidia, Tesla, Microsoft, Apple, Meta et Alphabet), ce qui se traduirait en pratique par une correction baissière significative sur le Nasdaq. Alors que les perspectives de la Bourse sont sujettes à caution, sur quelles thématiques, quels secteurs d’activité ou quels pays faut-il miser ?

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