Un véritable succès populaire. Après le lancement de sa levée de fonds, le 3 novembre dernier, Duralex, reprise par ses salariés en juillet 2024, a récolté 19 millions d’euros de promesses d’investissement. La célèbre verrerie du Loiret avait lancé un appel aux Français pour sauver l’entreprise. «On est sur un nuage», a confié François Marciano, directeur général de la Scop Duralex, ce vendredi 14 novembre sur RTL. «Ce sont principalement des particuliers, des Français qui veulent sauver leur usine. Ils veulent sauver leur madeleine de Proust», a-t-il indiqué.

Au total, 22 751 personnes ont réalisé des promesses d’investissement. Un tel engouement a même obligé la société à interrompre la levée de fonds. «On réfléchit à faire une cagnotte, on reçoit tellement de chèques à l’usine, qu’on ne peut pas encaisser parce qu’on est une entreprise», ajoute le patron. A son arrivée chez Duralex, il y a dix ans, François Marciano avait découvert «une usine qui n’avait pas eu d’investissement depuis 30 ans». «Une usine abandonnée, non structurée, sans marketing, sans équipe commerciale, et surtout une usine sans nouveautés», a-t-il raconté.

«Il va falloir transformer Duralex»

La création de la Scop en août 2024 a permis de sauver l’entreprise et de lancer cette levée de fonds, initialement prévue pour 5 millions d’euros, mais qui a finalement atteint 19 millions. Alors, à quoi va servir cet argent ? «Duralex n’a aucune dette», a tenu à préciser le directeur. «Aujourd’hui, le seul emprunt qu’on a fait au départ, il est de 4 millions. On a encore 3,6 millions à rembourser. C’est la vie classique d’une entreprise», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, l’Autorité des marchés financiers autorise Duralex à encaisser 4 millions d’euros de ces promesses d’investissement, disponibles d’ici la fin du mois de novembre, a affirmé François Mariano. «On a réveillé cette année Duralex, maintenant, il va falloir transformer Duralex», a lancé le directeur général. En plus des arts de la table, l’entreprise va ainsi partir «sur un nouveau segment». «On va se diversifier. Duralex demain va fabriquer tout ce qui est en verre dans une maison, hormis les vitres, par exemple une patère pour accrocher ses vêtements», a dévoilé le directeur général.

«Depuis 1997, il n'y avait pas de nouveautés. On va, sur ces 5 millions, utiliser 2,5 millions pour investir dans des nouveaux produits. L'autre moitié va servir à investir dans des machines pour aller prendre des parts de marché B2B», notamment les pots de moutarde, a détaillé François Marciano.