Fondée en Australie à la fin des années 1970, par David Holmgren et Bill Mollison, la permaculture s’inscrit dans une révolte constructive contre les pratiques de l’agriculture intensive. Menée avec pragmatisme, cette dynamique part du terrain, développe les synergies entre espèces, tout en économisant les ressources. Une philosophie vertueuse et des principes efficaces dont Sylvain Breuzard* s’inspire pour proposer un nouveau modèle d’entrepreneuriat. Explications.

Management : Face au dérèglement climatique et économique, vous prônez une croissance «juste». Quelle différence avec le concept de décroissance ?

Sylvain Breuzard : La croissance «juste» met l’accent sur les produits et les services utiles au regard d’une éthique générale fondée sur les trois grands principes de la permaculture : prendre soin de la planète et des hommes, se limiter et distribuer le surplus. Prenons l’exemple de la viande, dont il faudrait réduire la consommation : l’élevage de bœuf en particulier génère beaucoup de CO2 et de méthane. Il faudrait donc opérer une décroissance sur cette activité économique, tout en encourageant une augmentation de la production sur des produits alternatifs. Idem pour l’énergie : si l’on veut limiter les énergies fossiles, il faut favoriser la croissance sur les moyens de produire l’énergie autrement, et pas seulement l’éolien ou le solaire. La croissance «juste», cela signifie également qu’il faut chercher à mieux utiliser les ressources existantes, avec plus de parcimonie et de discernement.

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