
A quelques jours de Noël, où la période devrait être à la fête et aux derniers paquets cadeaux, c’est plutôt la soupe à la grimace du côté du BHV Marais. Le point de départ de tous les problèmes du grand magasin parisien ? L’arrivée de Shein au sixième étage. Voulue par le propriétaire du BHV Marais, la Société des Grands Magasins (dirigée par Frédéric Merlin), elle a plongé le BHV dans l’incertitude. Salariés en grève, marques qui désertent une à une et problèmes de paiements… le jeune dirigeant est sous le feu des critiques.
Pourtant, au mois de juin dernier, Frédéric Merlin avait confié vouloir racheter une partie des murs du BHV, propriété du Groupe Galeries Lafayette. La SGM et la Banque des Territoires (Caisse des Dépôts) annonçaient même être entrées en négociations «exclusives en vue de l’acquisition des murs du BHV Marais». Mais ça, c’était avant l’arrivée de Shein. Début octobre, la Banque des Territoires a retiré son soutien et mis fin aux négociations, fustigeant une «rupture de confiance». Pourtant, comme l’a appris BFM Business, la fin de promesse de vente arrive à échéance, plus précisément le 19 décembre.
Des fonds intéressés, sans Shein ?
Si l’entourage de Frédéric Merlin se montre encore «confiant» dans ce dossier, il chercherait encore des partenaires afin de rassembler 300 millions d’euros pour racheter les murs. Il a même évoqué devant la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale tenir «des discussions extrêmement précises avec des fonds d'investissement». Selon les informations de nos confrères, il s’agirait de fonds américains ou britanniques. Mais il semblerait qu’aucun d’eux ne veuille conserver Shein, une source évoque même la nécessité de «raconter une nouvelle histoire» et «refaire du BHV Marais une destination». Sont évoqués, un hôtel, des commerces ou des bureaux…
De quoi inquiéter au plus haut point les salariés, dont la communication avec la direction serait désormais nulle. «Que Frédéric Merlin rachète, ou pas, on va droit dans le mur», indique une source à BFM Business, qui confirme que les marques continuent de partir. Au total, près d’une centaine auraient plié bagage. D’autant que si le buzz autour de Shein a amené du monde au début, la suite serait bien moins réjouissante. La source de nos confrères évoque une chute des ventes de 70%. A ce jour, ce chiffre est contesté par l’entourage de Frédéric Merlin.
Un flou qui persiste, d’autant que les différents acteurs restent globalement muets, de la mairie de Paris qui avait soutenu la SGM à son arrivée, aux Galeries Lafayette qui s’est inscrit en faux contre l’arrivée de Shein et a mis fin à l’affiliation de sept magasins en province. Si la SGM assure que les discussions se poursuivent, les critiques fusent : «Le Bazar de l'Hôtel de Ville n'a jamais aussi bien porté son nom», tance un des différents acteurs. Frédéric Merlin parviendra-t-il à relever le grand magasin ?


















